Le salon jaune de l'hôtel Rothelin Charolais
Publié le 18/09/2024|Modifié le 18/09/2024
Il s’agit de la réunion de deux pièces : le cabinet de toilette de Mademoiselle de Charolais, transformé en chambre à coucher à l’époque du prince de Conti, et le cabinet d’angle occupé par le « bureau de la nomination des fonctionnaires » sous l’Empire et la Restauration.
Ces deux pièces étaient alors décorées de boiseries rehaussées d’or, de corniches sculptées d’arabesques dorées et d’une grande rosace sculptée et dorée au plafond. Des tableaux étaient accrochés au-dessus des cheminées : Une femme caressant un chien dans le bureau des fonctionnaires et L’Amour qui caresse une colombe dans l’autre bureau.
En 1826, lorsque Jules de Joly (1788-1865), architecte du Gouvernement, réunit les deux pièces, il choisit un décor sobre en se limitant au stuc doré pour l’encadrement des fenêtres, la corniche et les rosaces du plafond.
La cheminée de style Empire en marbre blanc conserve son décor d’origine en bronze doré : une frise de grecques court sur le pourtour du manteau et sur son chambranle, trois bustes à l’antique (deux femmes et un guerrier casqué) sont insérés dans des couronnes de laurier. Les lustres et les impressionnants bras de lumière, représentant des griffons, sont de la même époque. Les bras de lumière ont fait l’objet d’une restauration récente et ont été réinstallés dans ce salon en 2023.
De 1872 à 1876, cette pièce est appelée « salle du conseil » car le Conseil d’État y siégeait. C’est dans ce salon qu’a été rendu par le Tribunal des conflits, le 8 février 1873, l’arrêt Blanco, considéré comme le fondement du droit administratif français : l'État est responsable des dommages qu'il provoque et le juge administratif est chargé de juger la responsabilité de l'État pour l'action des services publics, nationaux comme locaux.