La salle à manger
Publié le 13/09/2023 | Modifié le 17/08/2023
Cette pièce lumineuse accueille les déjeuners et
dîners du Premier ministre.
Parmi les éléments disposés sur la table, remarquez l'un des services de la Manufacture nationale de Sèvres utilisé à l'Hôtel de Matignon depuis 1967. La particularité de ce service réside dans son décor de frise et rosace réalisées en couleurs de petit feu (cuisson à environ 800°C) rehaussé d'or. La pose de l'or 24 carats est la dernière étape de la décoration. Cuit à 780°C, il ressort marron mat. Il est ensuite poli à la pierre d'agate (ou d'hématite) pour obtenir son aspect brillant : c'est le brunissage.
Le choix d'un fond vert et des motifs de roses et barbeaux (bleuets sauvages) rehaussés d'or, que l'on retrouve dans le Répertoire des décors d'assiettes du XVIIIe siècle de la manufacture, atteste de la recherche d'un décor travaillé qui s'inscrit dans la tradition de la production de la manufacture. Cette vaisselle raffinée s'accorde avec le prestige de la table sur laquelle elle est posée.
La salle à manger a fait l’objet d’un réaménagement total en 2019 grâce aux dépôts du Mobilier national. Le tapis Les rubans et les signes du zodiaque a été tissé en 1956 d’après les dessins de Raymond Subes (1891-1970), connu essentiellement pour son travail de ferronnerie sur des paquebots, des ponts et divers monuments parisiens (Banque de France, Palais de Tokyo, Caisse des dépôts et consignations). Ce tapis a précédemment été installé dans la salle à manger du Palais de l'Élysée puis dans le bureau du chancelier de l'ordre de la Libération.
Les couleurs bordeaux, bleu et or du tapis répondent aux rideaux et aux chaises de Louis Sognot (1892-1970), designer qui a mené de nombreuses recherches sur l’utilisation de matériaux novateurs mais également peu coûteux pour la création de meubles contemporains ; ces axes de réflexions le conduisent à se spécialiser dans la création de meubles en rotin dans le courant des années 1950.
L'ameublement est complété par un élégant buffet des années 1960 de Raffel (1912-2000). Le coffrage est en laque vert malachite, les portes sont en laque vert bronze rehaussée de feuilles d'or et l'intérieur est en sycomore. Le meuble repose sur un piétement quasi invisible qui confère de la légèreté à ce meuble imposant. Il est composé de deux plaques de verre posées à champ reliées par des barres d'entretoise en bronze doré.
Aux murs, vous pouvez découvrir trois collages de Victor Vasarely (1906-1997), caractéristiques de ses recherches sur l’abstraction géométrique durant les années 1950.