L’hydrogène, une filière d’avenir

Ce contenu a été publié sous le gouvernement de la Première ministre, Élisabeth Borne.

Publié le 28/07/2022

La filière de l’hydrogène devrait créer plus de 100 000 emplois d’ici à 2030. Les profils d’ingénieurs sont actuellement les plus recherchés, mais des recrutements de techniciens et d’opérateurs seront rapidement nécessaires pour assurer l’exploitation et la maintenance des installations.

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Visuel - Source : Getty
L’hydrogène jouera un rôle essentiel pour atteindre la neutralité carbone en 2050, en particulier pour les secteurs industriels ou de la mobilité qui n’ont pas d’autres solutions pour se décarboner (sidérurgie, cimenterie, mobilité lourde..). D’où l’importance de disposer d’une filière française suffisamment forte.

France 2030 • L'hydrogène décarboné

Avec France 2030 l’État investit massivement dans la structuration de la filière de l’hydrogène décarboné et vise à être un des leaders mondiaux. La France se donne ainsi l’ambition de pouvoir compter sur son sol au moins quatre giga-usines d’électrolyseurs et l’ensemble des technologies nécessaires à l’utilisation de l’hydrogène. Ce qui demande un effort conséquent sur les compétences pour accompagner ce déploiement industriel massif.

Je découvre la stratégie pour développer l'hydrogène décarboné
L’association France Hydrogène a récemment publié un livre blanc ainsi qu’un référentiel sur les besoins de main d’œuvre de la filière à court et moyen terme.

Des profils d'ingénieurs, de techniciens et d'opérateurs

Premier enseignement, sur les 84 métiers recensés :

  • 27 nécessitent une expertise dans le domaine de l’hydrogène ;
  • 41 des connaissances de base ;
  • 16 aucune connaissance particulière.
La filière étant encore émergente, l’heure est à la conception des équipements, et ce sont donc les profils d’ingénieurs qui sont actuellement les plus recherchés : 49 métiers sont accessibles avec une formation scientifique de niveau bac+5.
L’exploitation et la maintenance des installations devraient cependant rapidement nécessiter des recrutements de techniciens et d’opérateurs : 23 métiers sont d’ores et déjà identifiés, dont 14 pouvant être exercés avec un diplôme du secondaire (Bac pro, BEP ou CAP).

Des métiers en tension

France Hydrogène relève par ailleurs que 17 métiers sont en tension, du fait de la concurrence d’autres filières industrielles. C’est le cas notamment des conducteurs de camions de transport d’hydrogène, des monteurs assembleurs, monteurs câbleurs et techniciens d’assemblage, ou encore de certains profils d’ingénieurs (mécatronique et modélisation des phénomènes dangereux).
Certains de ces métiers en tension ne requièrent aucune expertise dans le domaine de l’hydrogène. Il est par exemple possible, pour des personnes souhaitant changer de secteur d’activité, de devenir électromécanicien ou conducteur de travaux sans formation préalable.

Quelle place pour l'hydrogène dans la formation initiale ?

Les ingénieurs, techniciens et opérateurs, sont aujourd’hui majoritairement formés en entreprise, souligne France Hydrogène. La place de l’hydrogène dans la formation initiale est encore extrêmement réduite.
Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si la Stratégie nationale pour le développement de l’hydrogène décarboné en France adoptée en septembre 2020 prévoit de « soutenir la recherche, l’innovation ET le développement de compétences »,notamment dans le cadre de l’appel à manifestation d’intérêt (AMI) « Compétences et métiers d’Avenir ».

À travers l’appel à manifestation d’intérêt « Compétences et métiers d’Avenir » ouvert depuis décembre 2021, France 2030 consacre 2 milliards d'euros pour former aux métiers d’avenir. 

La première relève de cet AMI a permis de récompenser deux projets lauréats :

  • Le projet COMED, sur les besoins en compétences métiers des secteurs de l’énergie en lien avec la décarbonation de l’industrie et la production de l’hydrogène notamment en mer, porté par EVOLEN et soutenu à hauteur de 195 000 €.
  • Le projet LMA, sur les besoins en emplois et en compétences dans les métiers de l’environnement aérien, aéroportuaire et aéronautique en lien notamment avec les avions à hydrogène de demain, porté par le GIP Emploi Roissy CDG et soutenu à hauteur de 150 000 €.
D’ici 2030, la filière hydrogène pourrait créer plus de 100 000 emplois,mais également permettre la reconversion de certains sites industriels, à l’image du site de Bosch, dans l’Aveyron, ou de celui d’Alstom, dans le Bas-Rhin, où seront conçus et assemblés les 12 premiers trains régionaux bi-mode électrique/hydrogène du marché français.

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