Compte rendu du Conseil des ministres du 26 octobre 2022
Olivier VÉRAN
Mesdames et Messieurs, bonjour.
L’examen des textes
budgétaires se poursuit au Parlement. Et si on parle bien sûr beaucoup de la
forme, cela ne doit pas éclipser le fond des textes. À titre d’exemple, nous
adoptons un budget qui est historique en faveur de l’apprentissage. Nous
finançons la construction de 15 000 places de prison. Nous finançons le
recrutement de 3 000 policiers et gendarmes supplémentaires. Nous prolongeons
un bouclier tarifaire pour protéger les foyers face à la hausse de l'énergie,
je vais y revenir.
Puisqu'en effet, la Première ministre a présenté ce matin en
Conseil des ministres une communication faisant la synthèse des mesures
gouvernementales en faveur des ménages, des entreprises, des collectivités face
à la hausse des prix de l'énergie pour l'année 2022 et l'année 2023 à venir.
Avec ces nouvelles mesures qui s'ajoutent à tous les autres dispositifs de
soutien prolongé en 2023, le Gouvernement traduit en actes l'engagement de
protéger l'ensemble de notre tissu économique et de ne laisser personne sur le
bord de la route.
Depuis 2022, les ménages, ayant un contrat individuel au gaz,
ont tous bénéficié du gel des tarifs. Les ménages, entreprises, collectivités
ont tous bénéficié de la baisse de la taxe intérieure sur la consommation
finale d'électricité car l'État ne profite pas d'une crise pour remplir ses
caisses. Le prix à la pompe a été contenu par les remises de 18 centimes du 1er
avril au 1er septembre, puis de 30 centimes depuis le 1er septembre. Un filet
de sécurité de 430 millions d'euros a été mis en place pour les communes et les
intercommunalités, qui subissent elles aussi la hausse des prix.
En 2023,
l'engagement du Gouvernement ne faiblira pas. Tout d'abord, vous le savez, le
bouclier tarifaire sur le gaz et l'électricité sera poursuivi. Et la hausse du
gaz et de l'électricité pour les ménages mais aussi pour les petites
collectivités, c'est-à-dire deux tiers quand même des collectivités, ainsi que
les très petites entreprises, sera limitée à 15 %.
Par ailleurs, il va y avoir
un double dispositif qui sera additionnel. Un amortisseur sur la hausse des prix
pour limiter l'impact de la hausse des prix concernera les entreprises, pour la
plupart des entreprises de notre pays, l'ensemble des collectivités, mais aussi
les hôpitaux, les universités.
Quant aux grandes entreprises ainsi qu'aux
entreprises très consommatrices d'énergie, un système de guichet permettra
d'aborder individuellement chaque situation.
Sur ces nouveaux dispositifs,
actuellement en cours de discussion avec la Commission européenne, la Première
ministre Élisabeth BORNE aura l'occasion de présenter les choses dans le détail
et de manière chiffrée d'ici à cette fin de semaine. La situation n'est pas
facile pour nos concitoyens, nous le savons, personne ne le nie ; le litre de
lait atteint 1 euro, certains produits sont difficilement accessibles et
beaucoup de nos concitoyens ont dû modifier leurs habitudes de consommation
malgré les mesures de soutien pour préserver leur pouvoir d'achat. Nous savons
bien quel est le sentiment d’angoisse ou d’incompréhension à l'heure de faire
des courses de la semaine. Mais sans ces mesures que nous avons prises,
l'inflation se serait envolée, elle est en France la plus basse de la zone
euro.
Nous faisons mieux et nous nous efforçons d'éviter une flambée des prix
dans les jours, et dans les semaines qui viennent, nous resterons attentifs à
la situation dans les supermarchés, à l'évolution des contrats d'électricité et
de gaz.
Nous continuerons à inciter les entreprises qui le peuvent à augmenter
les salaires. Et partout, tout le temps où nous le pourrons, nous ferons en
sorte de protéger les Français face à la hausse des prix.
Car si le dialogue
est notre méthode, la qualité de vie des Français est notre objectif. J'en
viens au texte présenté ce jour en Conseil des ministres, il y en a eu peu, il
y en a eu deux. Le premier, c'est une présentation par le ministre en charge de
l'Intérieur et des Outre-mer sur un décret qui porte création d'un nouvel
arrondissement en Guyane, Saint-Georges en Guyane, ce qui s'inscrit dans notre
volonté de restaurer, vous le savez, des services publics, des sous
préfectures, là où ils avaient été supprimé au cours des décennies précédentes.
Puis la ministre de l'Europe et des Affaires étrangères a présenté un projet de
loi qui autorise l'approbation de l'accord de sécurité sociale entre la
République française et la République de Serbie. J'en ai terminé et je prends
vos questions.
Journaliste
Bonjour Monsieur le Ministre, vous n'avez pas évoqué les
propos liminaires du président de la République lors de ce Conseil des
ministres. Est-ce qu’il est possible de les obtenir ? Et autre question
concernant ce qui s'est passé à Roanne. Ce père de famille qui a frappé un
adolescent soupçonné d'agression sexuelle à l'encontre de sa fille. Qu'est-ce
que cela dit selon vous, de l'état du pays ? Et est-ce que cela n'est pas
révélateur de la défiance des Français vis-à-vis d'une justice défaillante
qu’ils jugent pour la plupart d'entre eux ? Merci beaucoup.
Olivier VÉRAN
Tout d'abord vous dire qu'évidemment, nous comprenons
l'émotion de ce père de famille, forcément. Comment agirions-nous à la place de
cette personne ? Il est difficile de le dire. Ce que je peux vous dire comme
porte-parole du Gouvernement, c'est ma conviction profonde que l'État de droit
doit primer, et que nous ne souhaitons pas rentrer dans ce modèle de société où
les gens se feraient justice eux-mêmes. Vous dire aussi par là que je crois
profondément en la justice de mon pays, et que c'est parce que nous croyons
profondément en la justice de notre pays que nous voulons la renforcer, comme
nous voulons renforcer la sécurité des Français. Je l'ai dit tout à l'heure, le
projet de budget que nous adoptons en ce moment au Parlement, il prévoit la
création de 15 000 places de prison, il prévoit de financer 3 000 policiers et
gendarmes supplémentaires. Sur l'ensemble du mandat qui commence, nous allons
doubler le nombre de magistrats et d'huissiers et de greffiers de justice. Nous
allons augmenter comme jamais la présence des forces de sécurité et de police
sur notre territoire pour avoir une justice plus ferme, pour avoir une justice
plus rapide, et prendre mieux en charge et mieux soin de l’ensemble des
victimes, donc je ne peux vous répondre qu’avec cette conviction profonde, on
est à droite tout en comprenant l’émotion de ce père de famille bien
évidemment.
Journaliste
Sur les propos ?
Olivier VÉRAN
Sur les propos liminaires du président de la République, il
a parlé de la situation dans notre pays. Il a abordé évidemment la question de
l'examen des textes budgétaires, des faits politiques marquants pour notre pays
qui ont eu lieu quand même avant hier peut-être voudriez-vous y revenir ? Il a
abordé également les questions diplomatiques comme il en a la coutume de le
faire. Et ensuite, nous sommes passés au texte que j'ai eu le plaisir de vous
présenter il y a deux minutes.
Simon LEBARON
Bonjour Monsieur le Ministre, Simon LEBARON France Inter.
Sur les questions diplomatiques, justement, le président de la République, il
déjeune dans quelques minutes avec le chancelier Olaf SCHOLZ en lieu et place
d'un Conseil des ministres franco-allemand qui devait se tenir aujourd'hui à
Fontainebleau. Les tensions sont connues, nombreuses, entre nos deux pays.
Est-ce que nous sommes à un moment critique de cette relation franco-allemande
?
Olivier VÉRAN
Le moment critique, il a commencé il y a 5 ans et il a
permis au couple franco-allemand de se renforcer comme jamais et à l'Europe
d'en tirer tous les bénéfices. Depuis 5 ans, le couple franco-allemand a
réussi… à obtenir au niveau européen un plan de relance absolument inédit, un
assouplissement des règles et des normes qui grèvent parfois la progression
européenne. Nous avons avancé dans tous les domaines et lors de la présidence
française de l'Union européenne, qui s'est achevée il y a quelques semaines,
des progrès magistraux ont été enregistrés. Ce moteur franco-allemand, nous
comptons bien continuer de le faire vivre et la visite du chancelier allemand
en ce moment même à l'Élysée, qui rencontrera le président de la République,
atteste de cette amitié bien vivante et de notre volonté d'avancer ensemble et
parfois d'être capable de franchir les difficultés du temps et du moment. Quand
les priorités d'un pays ne sont pas forcément… ne convergent pas forcément avec
les priorités de l'autre, il y a la force du couple franco-allemand, c'est
d'être toujours capables de s'entendre et de tirer l'ensemble de l'Europe vers
le haut.
Journaliste
(Inaudible) de l’AFP, s'agissant de tout ce que vous avez
dit que vous faites pour faire baisser les prix de l'énergie, l'un des points
importants a été un accord au niveau européen. Vendredi dernier, il y a eu cet
accord pour se mettre d'accord or hier au Conseil européen de l'énergie, c'est
le constat de désaccord qui a à nouveau primé. Le président de la République avait
demandé une vitesse maximale pour mettre en application des mesures et
notamment le modèle ibérique. Et apparemment, finalement, ça coince toujours.
L'Allemagne n'en veut toujours pas. Est-ce qu'on n'est pas allé un peu trop
vite en besogne à Bruxelles la semaine dernière et en fait, ce sont les
désaccords qui priment sur ces sujets ?
Olivier VÉRAN
Non, ce qui s'est passé au Conseil européen jeudi et
vendredi dernier, et notamment à l'initiative de la France. C'est un consensus
des 27 sur des grands objectifs et des grandes lignes directrices pour arriver
à maîtriser le coût de l'énergie au sein de l'Union européenne. Vous avez cité
le mécanisme ibérique qui est un mécanisme fondamental. Il est assez logique de
considérer que la France, dont 12 % de la production électrique seulement
provient du gaz, ne doit pas avoir une surfacture portant sur 100 % sa
production électrique. C’est un mécanisme qui est favorable pour tous et qui
nous permet d’être plus fort ensemble. Le marché européen est un marché extrêmement
important. Et lorsque nous avançons ensemble, nous pouvons peser face aux pays
producteurs qui dans la période ne font pas forcément tous œuvre de modération
sur les tarifs pratiqués. Donc, sur l'ensemble des mécanismes, les 27 sont
tombés d'accord. C'est une avancée, je le redis majeure. Maintenant, c'est dans
l'application pratique et vous avez raison d'insister sur les délais
d'application. Il faut aller vite en la matière, que les uns et les autres
continuent de travailler et de discuter. Je vous l'ai dit, par exemple, d'ici
la fin de semaine, vous aurez des propositions qui auront été validées, nous
l'espérons, par la Commission européenne qui porteront sur la protection des
entreprises, des collectivités, des universités, des hôpitaux français. Donc,
le chantier est un chantier qui est techniquement important, qui est
techniquement aussi complexe et qui nécessite de s'entendre sur chacun des
détails. Mais la trajectoire, vous la connaissez.
Journaliste
Mais les 27 se sont mis d'accord
juste hier pour se retrouver le 24
novembre. Ce n'est pas exactement le délai qu'avait évoqué le président de la
République.
Olivier VÉRAN
C'est un délai que nous
souhaitons le plus court possible et qui doit permettre de mettre en œuvre les
grands principes sur lesquels les 27 se sont mis d'accord. Je préfère retenir
cet accord des 27 qui n'était pas gagné d'avance, et donc considérer qu'il faut
aller très vite dans la mise en œuvre que de regarder l'éventuel délai avant la
réunion conclusive.
Jacques SERET
Bonjour Monsieur le ministre ;
Jacques SERET Europe 1. Il y a quelques jours, vous avez réaffirmé la volonté
du Gouvernement de faire exécuter 100 % des OQTF. Question simple : comment
comptez-vous faire ? Je vous a dit qu'il
n'y avait… que nous ne renonçons pas face aux difficultés auxquelles nous
faisons face en matière d'application des OQTF, tout en insistant sur ce qui
aujourd'hui, jusqu'à aujourd'hui, a rendu difficile d'atteindre cet objectif.
Ce ne sont pas des difficultés qui relèvent de la politique intérieure
nationale, même s'il y aura une loi, vous le savez en début 2023, qui permettra
de renforcer nos capacités de faire appliquer les OQTF. Aujourd'hui, c'est
essentiellement un enjeu de diplomatie puisque je le redis bien volontiers ici,
si vous avez un ressortissant étranger en France qui n'a plus vocation à rester
dans le pays, il doit bénéficier d'un laissez passer consulaire de la part du
pays dans lequel vous renvoyez la personne dont c'est la nationalité. Et nous
avons enregistré des progrès importants, notamment s'agissant des pays du
Maghreb, vous le savez, avec des relations bilatérales qui ont fait que, par
exemple, la France a réduit de 50 % l'octroi de visas à destination des pays,
des principaux pays du Maghreb en demandant, pour retrouver une situation la
plus normale possible, que de l'autre côté, les pays du Maghreb fassent
l'effort d'attribuer les laissez passer consulaires. Nous faisons face, je le
redis, aux mêmes difficultés que nos voisins européens, quel que soit le régime
politique qui est en place dans ces pays. Et donc nous travaillons aussi en
Européens pour identifier des solutions, nous ne renonçons pas à l’objectif.
Nous nous donnons les moyens de l’atteindre et nous reviendrons par la loi sur
tout ce qui peut encore relever du droit français.
Journaliste
Bonjour Monsieur le Ministre. Le Gouvernement d’Élisabeth
BORNE est considéré comme le plus coûteux de la Cinquième République, c’est la
présidence de l’Observatoire de l’éthique présidée par justement Monsieur
DOSIÈRE qui en a conclu dans un rapport qui est sorti hier. Alors, il y a plein
de choses autour de ce rapport, notamment le fait que certains conseillers
ministériels sont encore mieux payés que certains ministres, il s’agit aussi,
ça ne serait pas aussi de la rémunération de ces conseillers qui ont augmenté
de 3,3 %. Ma question, c’est de savoir, comment, eh bien, le Gouvernement
compte agir pour réduire un petit peu la voilure de ce côté-là ?
Olivier VÉRAN
Nous sommes, depuis que le président de la République est
président de la République, vous avez une limitation inédite du nombre de
conseillers par ministère. Pour tout vous dire, combien même j’étais en charge
à la fois de la gestion de la crise sanitaire, de l’ensemble des politiques de
santé et de solidarité dans ce pays, j’étais moi-même capé à 15 conseillers.
J'avais un conseiller supplémentaire à titre exceptionnel pour la crise. Ce
n'est pas une armée mexicaine comme celle qu'on a pu connaître dans le passé,
avec parfois des ministres qui étaient dotés d'une quarantaine ou d'une
cinquantaine de conseillers. Donc, je n'ai pas pris connaissance de ce rapport.
J'en prendrai volontiers connaissance et peut-être qu'on reviendra vers vous.
Journaliste
Bonjour Monsieur le Ministre. Thomas DESPREZ pour RTL. Hier,
le journal Le Monde rapporte les propos d'Agnès BUZYN, qui explique avoir
alerté à plusieurs reprises le président de la République et le Premier
ministre de l'époque, Edouard PHILIPPE, du danger de la crise sanitaire. Elle
dit émettre un mois avant de pouvoir rencontrer le président de la République.
Est-ce que vous pensez qu'il y a eu du retard à l'allumage ? Je m'adresse au
porte-parole, bien sûr, de ce Gouvernement, mais aussi au ministre de la Santé
que vous avez été.
Olivier VÉRAN
Vous me permettrez de ne pas faire de commentaire, de
commentaire. Il y a une affaire qui est en cours. C'est à la justice de se
prononcer sur un certain nombre de points, de questions qu'elle a elle-même
soulevées. Si vous me posez la question comme ministre en charge de la Santé,
je suis arrivée dans un pays qui était préparé à jour vis-à-vis des risques et
j'ai moi même contribué à un travail collégial, collectif du premier au dernier
jour auquel j'ai dû participer à cette gestion de crise sanitaire. Pour le reste,
c'est du commentaire et je ne le commenterai pas.
Journaliste
Monsieur le Ministre, [inaudible] radio Fréquence
protestante. Le débat de la semaine nationale, marqué par le retour du 49.3 et
de la motion de censure, a relancé les critiques sous la Cinquième République.
Le chef de l'État va annoncer durant sa campagne la mise en place d'une
commission transpartisane en charge de la réforme des institutions. Avons-nous
une date aujourd'hui ?
Olivier VÉRAN
Je n'ai pas de date à vous donner sur le début des travaux.
Je peux vous renouveler l'objectif qui est le souhait d'avoir une réflexion à
haut niveau sur l'évolution de nos institutions. Donc pas d'échéance…
Journaliste
Donc pas d'échéance…
Olivier VÉRAN
Pas encore d’échéance.
Anthony LEBBOS
Bonjour Monsieur le Ministre. Anthony LEBBOS pour BFMTV. Le
Gouvernement, cette semaine, a fait face à 3 motions de censure en raison du
déclenchement de l'article 49.3 à l'Assemblée nationale. Est-ce que vous allez
en déclencher d'autres cette semaine et est-ce que vous allez continuer plus
largement à gouverner à coups de 49.3 ? Est-ce que c'est tenable ? Et puis
aussi une question sur l'état d'esprit du président, est-ce qu’il traverse une
mauvaise passe avec ces phases un petit peu compliquées à l'Assemblée nationale
et au Parlement ?
Olivier VÉRAN
Pardon, on ne gouverne pas à coups de 43.3. On met au débat
au Parlement avec le Parlement que nous ont confié les Français, c'est-à-dire
un Parlement avec une majorité relative, l'ensemble des textes nécessaires pour
faire avancer notre pays dans ce que nous estimons être la bonne direction.
Nous prenons acte que des accords peuvent être identifiés sur des articles
entiers des textes budgétaires. Nous prenons acte que les postures politiques
des différents groupes d'opposition ne nous permettent pas de faire adopter par
voie classique les textes budgétaires. Compte tenu du fait qu'on ne peut pas
priver la France d'un budget ou d'un budget de la Sécurité sociale en
responsabilité, et comme le prévoit la Constitution, nous avons eu recours au
49.3 avec la possibilité pour les groupes d'opposition qui ne s'en sont pas
privés, vous l'aurez observé, de déposer en retour des motions de censure.
C'est ainsi que notre Constitution prévoit les choses. Permettez-moi par contre
de vous dire qu’on a pu faire un constat avec ces motions de censure cette
semaine, et notamment la motion de censure de la NUPES pour laquelle les voies
du Rassemblement National se sont également portées. C'est quand même un fait
politique marquant que je qualifierais même de majeur dans l'histoire politique
contemporaine de la France. Si j'osais, je dirais que Léon BLUM devrait se
retourner dans sa tombe de voir qu'on est passé du Front populaire au front
populiste. Et j'ai une pensée émue pour les électeurs de gauche qui ont voté
pour un candidat socialiste ou écologiste et qui ont vu finalement leurs voix
transformées en une espèce d'accord tacite avec l'extrême droite. Je crois
avoir, vu mes origines politiques, que quand on s'engage à gauche en général,
il y a un totem auquel on ne touche jamais. C'est qu'on ne pactise pas
directement ou indirectement avec le Rassemblement national.
Journaliste
Et sur (inaudible) du président, il traverse une mauvaise
passe en ce moment ?
Olivier VÉRAN
Je ne comprends même pas le sens de votre question. Je viens
de quitter un président de la République combatif en Conseil des ministres. Pas
d'autre commentaire à faire.
Journaliste
En ce qui concerne la catastrophe de Brétigny, la SNCF vient
d'être reconnue coupable. C'est une entreprise publique. En tant que
porte-parole du Gouvernement, quelle est votre réaction ?
Olivier VÉRAN
Je n'ai pas encore de réaction. Pardonnez-moi parce que ça
vient juste de tomber. Je ne sais pas s'il y aura une réaction du Gouvernement.
On va peut-être d'abord laisser la SNCF elle-même s'exprimer suite à ce
verdict. Je vous souhaite une bonne journée.