Compte rendu du Conseil des ministres du 13 septembre 2023
Olivier VÉRAN
Mesdames, Messieurs, l'exécutif continue sur sa lancée de la
rentrée, du progrès dans tous les domaines qui importent et qui concernent les
Français.
Hier, une rentrée scolaire dans un contexte inédit d'amélioration
pour toutes et tous. Demain, une nouvelle page de la planification écologique,
pour aller plus loin, plus vite, plus fort pour les Français et pour la planète. Et toujours, solennellement, cette volonté
de construire, avec les corps intermédiaires, les associations, les acteurs
locaux, dans le cadre du Conseil national de la Refondation ; construire,
aussi, avec la majorité et les oppositions, c'est le cas des rencontres de
Saint-Denis ; et construire évidemment avec tous les Français, dans la porte ouverte, par le président de la République, des différents
modes de consultation de la population.
En cette rentrée, la question du
pouvoir d'achat reste au cœur des préoccupations des Français et de leurs
inquiétudes. Oui, nos concitoyens sont inquiets. Ils sont inquiets face au prix
de l'essence qui ne baisse pas, aux prix de l'alimentaire qui augmentent moins
rapidement, mais qui augmentent quand même. Beaucoup de Français vivent mal en
raison de l'inflation, et rencontrent de grandes difficultés sociales.
Fidèlement au souhait du président de la République, l'ensemble des ministres
concernés sont à la tâche pour travailler sur toutes les marges de manœuvre qui
existent pour faire baisser les prix, des industriels aux grandes surfaces, en
passant par les raffineurs dans le cadre du pétrole. Chacun a un rôle à jouer
et chacun doit jouer son rôle. En parallèle, nous poursuivons l'activation de
tous les leviers d'insertion par le travail, tandis qu'un pacte de solidarité
viendra, la semaine prochaine, aider les plus fragiles et qu’une conférence
sociale se tiendra prochainement sur les bas salaires.
J'en viens au texte
présenté, ce jour, en Conseil des ministres. Tout d'abord, le ministre de la
Transition écologique et de la Cohésion des territoires a présenté deux
ordonnances et une communication relative à la reconstruction, suite aux
émeutes urbaines du 27 juin au 5 juillet 2023. 68 bâtiments entièrement
détruits, 450 partiellement détruits et plus de 2 000 bâtiments dégradés pour
un coût total de 730 millions d'euros. Après l'émotion, après la colère qu'ont
pu exprimer nos concitoyens, l'heure est à la reconstruction.
J'étais, la
semaine dernière, à Dammarie-les-Lys, auprès du personnel éducatif d'une école
maternelle, Charles Perrault, qui a connu d'inacceptables dégradations et qui,
comme la quasi totalité des écoles abîmées dans ces émeutes dans notre pays, a
pu rouvrir dans de bonnes conditions pour la rentrée scolaire. S'en prendre à
un bâtiment public, s'en prendre à une école, c'est s'en prendre aux Français
et à ce qu'ils ont de plus cher. Et à l'instar de cette maternelle Charles
Perrault, les travaux de réfection se poursuivent, s'intensifient.
Le
Gouvernement a permis une simplification des règles, par la loi, pour aller
plus vite et les sinistrés ont pu compter sur la diligence des assureurs. Je
tiens, d'ailleurs, à saluer le travail résolu de l'ensemble des préfets pour
accompagner les communes, les maires et les entreprises, au cas par cas, au
plus près des préoccupations et des traumatismes. Ils fournissent un travail
considérable qui, déjà, porte ses fruits. Seulement deux mois après cet épisode
de violences urbaines qui a émaillé notre pays, toutes les mesures ont été
mises en place pour accélérer la reconstruction. Main dans la main avec les
collectivités locales, nous permettons à chacun de se relever de cet épisode.
Je vous le disais, le ministre de la Transition écologique et de la Cohésion
des territoires a présenté deux ordonnances au Conseil. La première vise à
accélérer la délivrance et la mise en œuvre des autorisations d'urbanisme. La
seconde vise à faciliter le financement de la reconstruction et de la réfection
des bâtiments dégradés ou détruits. Ces deux textes permettent d'écarter un
certain nombre de règles existantes de manière à poursuivre un seul objectif :
que la vie reprenne enfin partout.
Je vous remercie. J'en ai terminé avec le
compte rendu et je prends vos questions.
Jacques SERAIS
Bonjour Monsieur le Ministre. Jacques SERAIS, Europe 1. Lors
de ce conseil des ministres, est-ce que les discussions qu'il y a au sein de la
majorité au sujet du projet de loi immigration ont été évoquées par le
Président ou par certains ministres ?
Olivier VÉRAN
Non, le projet de loi immigration n'a pas été évoqué, ce
jour, en Conseil des ministres, sachant que le ministre de l'Intérieur, Gérald
DARMANIN est toujours en charge de cette concertation visant à identifier une
majorité au Parlement pour adopter ce texte. Je ne voudrais pas qu'on perde
l'essence de ce texte, le sel de ce texte, sur l'immigration, qui a deux volets
et les deux volets sont complémentaires et sont aussi importants l'un que
l'autre. Le premier, je le rappelle, il s'agit de mieux expulser les étrangers
en situation irrégulière qui n'ont pas vocation à rester sur le territoire
national. Il s'agit, aussi, de raccourcir les procédures excessives aujourd'hui
dans notre droit, lorsqu’une demande d'asile a été refusée, de manière à éviter
que les gens restent parfois deux ans et fassent une dizaine de recours avant,
in fine, de regagner leur pays. Il s'agit, aussi, de rétablir une forme de
double peine dans la mesure où des étrangers, en France, qui auraient commis
des délits graves et qui auraient été condamnés à des peines de prison,
seraient ensuite expulsés vers leur pays d'origine. Ça, c’est le premier volet.
Et le deuxième volet, il s’agit de mieux intégrer, par le travail, dans notre
pays, avec une philosophie : faire en sorte que des gens qui sont sur le
territoire national puissent produire de la richesse, puissent travailler dans
les secteurs économiques où il se trouve qu’on a du besoin, par ailleurs, de
main-d’oeuvre et qu’ils participent à la richesse de la nation. C’est plus
souhaitable que de vivre d’allocations sociales, dans des conditions souvent
dégradées. Et donc, il s'agit de permettre que les personnes qui ont un emploi
puissent faire valoir le droit à être régularisés, sous conditions, alors
qu'aujourd'hui, la situation n'autorise que les employeurs à faire cette
demande. Donc, c'est cet équilibre du texte initial. Je le redis, c'est une
boîte à outils qui est utile. Tous les députés, quel que soit leur bord
politique, y trouveraient un avantage dans les situations concrètes qu'ils
rencontrent dans leur circonscription. Et gageons que le ministre de
l'Intérieur identifiera une majorité.
Jacques SERAIS
Y a-t-il un sujet autour de l'article 3 pour la
régularisation des travailleurs sans papiers dans les métiers en tension ? Ou
est-ce qu'il n'y en a pas aujourd'hui ? Est-ce que cet article fera bien partie
du projet de loi ?
Olivier VÉRAN
Mais quand vous parlez… Précisez votre question. Y a-t-il un
sujet, chez qui ?
Journaliste
Pour les Républicains, il y en a un, en tous cas.
Olivier VÉRAN
Pour les Républicains, il y a un sujet avec cette partie-là.
Pour une partie de la gauche, j'ai compris qu'il y avait un sujet dans
l'article concernant les articles qui visent à mieux expulser les gens qui
n'ont pas vocation à rester. C'est tout l'objet de la concertation qui est
menée par le ministre de l'Intérieur, de faire en sorte de réconcilier les uns
et les autres pour avoir un texte efficace pour les Français.
Journaliste
Et pour un texte efficace, vous êtes prêts à aller jusqu'à
un 49-3 ?
Olivier VÉRAN
Mais, on n'en est absolument pas là. On en est au stade de
la concertation avec les forces politiques.
Jacques SERAIS
Merci.
Journaliste
Bonjour Monsieur le Ministre. Je reviens sur les carburants
que vous avez évoqué tout à l'heure en préambule. Aujourd'hui, le carburant est
taxé à hauteur de 60 % par l'État. Est-ce que, finalement, ce n'est pas aussi à
l'État de faire un effort sur ces taxes, comme cela a été fait par le passé par
Bruno LE MAIRE et Jean CASTEX à l'époque ?
Olivier VÉRAN
L'État a fait - et fait - un effort considérable sur le
carburant. Je rappelle que la France a mis en place des ristournes à la pompe,
au début, pour absorber le choc de l'inflation sur le carburant. Ça a coûté des
dizaines de milliards d'euros, des dizaines de milliards d'euros que nous ne
pouvons pas utiliser pour financer des écoles ou des forces de sécurité
intérieure ou pour la santé. Ce sont des choix budgétaires. Mettre en place une
ristourne à la pompe était nécessaire au moment où ça a été fait. C'était
d'ailleurs à la demande des forces politiques de majorité et des oppositions.
Mais, lorsque vous mettez en place une ristourne à la pompe, pour être très
concret, j'ai fait un plein d'essence à Grenoble, dans ma circonscription, le
week-end dernier,s’il y avait eu
une ristourne gouvernementale, j’en aurai bénéficié alors que ma situation
individuelle ne justifie pas que l’État me vienne en aide et je préfère que
l'argent des impôts serve à construire des écoles par exemple. Donc, il faut
toujours trouver la juste mesure. Et l'État sait prendre sa part pour
accompagner les Français dans l'inflation lorsque c'est nécessaire et juste.
Nous le faisons avec la facture d'électricité ou l'État prend en charge encore
37 % de la facture d'électricité, ce que nos voisins ne font pas. Et ensuite,
ce que nous disons, c'est qu'il faut que toute la filière, de la même manière
que nous l'avons fait sur l'alimentaire avec des milliers de produits dont les
prix ont baissé ou n'ont pas augmenté. Ce travail est en train d'être conduit
par Bercy, avec l'ensemble de la filière du pétrole et de l'essence, notamment
auprès des raffineurs, pour que les marges, les taux de marge, surtout
lorsqu'ils sont excessifs, soient réduit à la portion congrue dans la période
et que les Français voient la différence avec un prix de l'essence plus faible
à la pompe. Après il y a les engagements qui ont été pris par des industriels,
sur l'impulsion de l'État, c'est le cas de Total qui a annoncé qu'il
prolongerait le plafond à 1,99 euro du litre au-delà de la fin 2023. Il y a des
grandes surfaces qui ont annoncé des campagnes de vente de carburant à prix
coûtant. Nous accompagnons cela et nous voulons l'amplifier avec toute la
filière, notamment la raffinerie.
Mélanie RAVIER
Bonjour Mélanie RAVIER pour TF1. Je voulais revenir sur le
décès de l'habitante du quartier de St-Thys, à Marseille. C'est un drame qui
met une nouvelle fois en lumière la situation difficile dans ces quartiers.
Est-ce que le Gouvernement a l'impression d'être démuni par tant de violence ?
Estimez-vous qu'il y a assez de forces mobilisées sur place ? Et sinon, est-ce
qu'il y a des renforts de prévus ?
Olivier VÉRAN
Ce qui s'est passé à Marseille est un drame de plus, un
drame de trop. Une femme a trouvé la mort, chez elle, par une balle perdue dans
le cadre d'un règlement de comptes lié au trafic de drogue dans des quartiers
populaires de nos villes. C'est une situation qui se produit et qui se
reproduit, ici à Marseille, parfois dans d'autres villes, et qui atteste, si
quelqu'un avait un doute, de la dangerosité du trafic dans nos quartiers, qui
gangrène la vie des habitants de ces quartiers, en premier lieu. Les mères de
famille, parfois, ont du mal à emmener leurs enfants à l'école lorsqu'elles
vivent dans un quartier dans lequel il y a du trafic. Et donc ce que nous
faisons, c'est que nous disons : on rétablit la République partout et là où il
y a des points de deal, nous intervenons et nous cassons les points de deal. Ça
veut dire que vous agacez les dealers, ça veut dire que vous pénalisez leurs
commerces et leurs marchés. Ça veut dire qu'il y a des tensions qui peuvent
être ressenties aussi… mais nous faisons ce travail, nous l'assumons parce que
c'est le moyen de restaurer la concorde républicaine partout sur le territoire
et à Marseille. Eh bien chaque semaine, il y a des points de deal qui sont
supprimés et qui ne sont pas restaurés. Et donc, nous reprenons, nous
récupérons du terrain sur le deal et la dangerosité dans les quartiers.
Journaliste
Ça veut dire que vous n’avez pas
prévu plus de renforts ?
Olivier VÉRAN
Et ça veut dire que nous continuons
d’annoncer des renforts. Le ministre de l'Intérieur l’a encore fait, s’agissant
de Nice, s’agissant de Nîmes, s’agissant d’autres villes. À Marseille, il y a
des renforts considérables qui sont déployés puisque dans cette lutte que nous
menons acharnée contre le trafic et l’insécurité, il y a besoin d’avoir des
moyens et nous les mettons sur le terrain et c’est permis notamment parce que
les lois que nous avons votées depuis 2017 ont augmenté le nombre de policiers,
de gendarmes, de magistrats, d’auxiliaires de la justice pour être plus
efficaces, c’est l’engagement que nous avions pris devant les Français.
Quentin CHATELIER
Bonjour. Quentin CHATELIER pour
Liaisons Sociales. Je reviens sur la question du projet de loi immigration. Le
président de la Commission des lois, Sacha HOULIÉ, affirme depuis plusieurs
jours avoir reçu des garanties de l’Élysée et de Matignon sur la présence du
titre de séjour métiers en tension dans le texte final. Est-ce que vous
confirmez ces engagements aujourd'hui ? Merci beaucoup.
Olivier VÉRAN
Je ne peux pas vous confirmer des
engagements qui auraient été donnés à un parlementaire. Ce n'est pas mon rôle
de le faire. Mais je vous le redis bien volontiers que le projet de loi qui est
sur la table, c'est le nôtre. Et il a ses deux jambes, une jambe sur les
expulsions de ceux qui n'ont pas vocation à rester et une jambe pour faciliter
le travail lorsque c'est utile au pays et lorsque c'est bon pour les personnes
concernées. On lutte contre le chômage des étrangers, on améliore la richesse
dans notre pays et on lutte contre les réseaux de passeurs clandestins.
Paul BARCELONNE
Monsieur le ministre, Paul
BARCELONNE, France Info. Le journal La Croix annonce ce matin qu'Emmanuel
MACRON pourrait se rendre à la messe donnée par le Pape dans 10 jours au stade
Vélodrome à l'occasion de sa visite à Marseille. Est-ce que vous avez cette
information ?
Olivier VÉRAN
Je n'ai pas l'information.
Paul BARCELONNE
Est-ce la place d'un président de
la République d’y assister ?
Olivier VÉRAN
Je n’ai ni l'information ni
l'intention de commenter.
Sylvie CORBET
Sylvie CORBET, Associated Press. La
France a annoncé hier de l'aide d'urgence pour la Libye. Est-ce que vous pouvez
nous donner des précisions, notamment sur quand les secouristes français sont
attendus sur place ? Et en quoi ils vont pouvoir aider ?
Olivier VÉRAN
Oui, le président de la République
s'est entretenu par téléphone avec le président du Conseil présidentiel libyen,
Monsieur Mohamed AL MENFI, ce mardi 12 septembre 2023. Le Chef de l'État a dit,
évidemment, l'émotion de toute la France face aux conséquences catastrophiques
de la tempête Daniel qui a frappé le nord-est de la Libye. Il a présenté ses
condoléances aux familles et proches des milliers de victimes. Il a répété la
pleine solidarité de la France envers le peuple libyen. Nous avons engagé un
hôpital de campagne de la sécurité civile, à la demande du président de la
République. Les premiers personnels sont partis dès ce début de semaine afin
que tout soit opérationnel dans les 48 heures. Le Président AL MENFI a remercié
d'ailleurs le Président français et a fait un point sur la situation, ainsi que
sur les besoins les plus urgents. Le président de la République a présenté à
son interlocuteur les moyens en cours de déploiement par la France pour venir
en aide aux populations sinistrées. Il a notamment informé de l'arrivée
imminente d'équipes spécialisées de sécurité civile et d'une structure
hospitalière opérationnelle. L'aide de la France passe également par un appui
financier aux institutions européennes, aux ONG, aux organisations
internationales qui interviennent en faveur des populations. Le chef de l'Etat
a répété au président libyen la disposition de la France à répondre aux
demandes additionnelles des autorités libyennes. La France poursuivra son
engagement afin de permettre à la Libye de disposer des moyens nécessaires pour
surmonter cette catastrophe d'ampleur inédite. On parle quand-même de plus de
10 000 morts liés à cette catastrophe.
Michel ROSE
Bonjour. Michel ROSE de Reuters.
La présidente de la Commission européenne vient d'annoncer l'ouverture d'une
enquête anti-dumping contre les véhicules électriques chinois. Est-ce que la
France a une réaction ?
Olivier VÉRAN
Pas à ce stade, puisque la
présidente de la Commission s'est exprimée pendant que je m'exprimais devant
vous.
Thomas DESPREZ
Monsieur le ministre à nouveau
Thomas DESPREZ pour RTL. Une question pour ma consœur de France Télévisions,
Christelle MÉRAL, qui souhaite des précisions sur le plan de planification
écologique. La semaine dernière, on avait évoqué la semaine du 18 septembre.
Est-ce que ce sera le cas et qui fera cette présentation ? Est-ce que ce sera
le président de la République ou la Première ministre ?
Olivier VÉRAN
La Première ministre recevra
lundi 18 septembre les forces politiques de notre pays pour présenter les
principes de la planification écologique et il se tiendra sous la
responsabilité du président de la République un conseil de planification
écologique, dans les jours ou semaines qui vont suivre, avec déclinaison des
différentes mesures de cette feuille de route ambitieuse, secteur par secteur.
Thomas DESPREZ
Donc, le Conseil de planification
écologique n'aura a priori pas lieu…
Olivier VÉRAN
Je n’ai pas encore la date à vous
donner. Donc, la date est en cours de calage, mais ça va intervenir sous peu.
Thomas BONNET
Bonjour Monsieur le Ministre
Thomas BONNET pour CNews. Le Syndicat national de la magistrature va participer
à la Fête de l'Huma, notamment pour une table ronde sur les violences
policières. Comment le gouvernement observe-t-il les prises de position de ce
syndicat ?
Olivier VÉRAN
Il n'y a pas de position
gouvernementale sur la question que vous me posez, mais j'ai une position
personnelle. Je pense que c'était évitable, au mieux.
Thomas BONNET
Avec aussi cette contre-circulaire qui avait été...
Olivier VÉRAN
Je vous ai répondu, c'était évitable. Voilà. Mais on fait
confiance à la justice de notre pays, ça n'empêche pas.
Léopold AUDEBERT
Bonjour Monsieur le ministre, Léopold AUDEBERT pour BFM TV.
Une petite question : avec cette rentrée, vous êtes certains à communiquer dans
la presse. Cette question du JDD qui revient, votre collègue Marc FESNEAU qui a
pris, enfin qui s’est exprimé il y a quelques heures maintenant. On a cru
comprendre qu'il y avait potentiellement des... pas des frictions, mais en tout
cas le président grincerait peut-être un petit peu des dents à l'idée que
certains ministres aillent parler dans ce journal. La Première ministre aussi.
Quelle est la règle, en fait, qu’on comprenne bien, quelle est la règle pour
les membres du Gouvernement par rapport à leur expression dans Le Journal du
Dimanche aujourd’hui ?
Olivier VÉRAN
Il n'y a pas de règle s'agissant de l'expression d'un
ministre dans un média ou dans un autre. Chaque ministre est libre de
s'exprimer dans des médias, dès lors que ça permet d'informer la population.
Donc, chacun est libre ensuite de ses choix personnels, c’est des questions
éminemment individuelles. Donc, je ne fais pas de commentaires, encore moins au
nom du Gouvernement.
Jacques SERAIS
Oui, Monsieur le ministre, de nouveau Jacques SERAIS pour
Europe 1. Y a-t-il un agenda, connaissez-vous l'agenda du projet de loi sur la
fin de vie ? Le président a pris cet engagement qu'il serait présenté avant la
fin de l'été.
Olivier VÉRAN
C'est… Des informations que j'ai à connaître, il y aurait
une avancée importante d'ici à la fin du mois de septembre. Mais je n'ai pas
encore l'agenda détaillé là-dessus. Mais, donc, on est dans le strict respect
des délais tels qu'ils avaient été fixés il y a quelques mois.
Jacques SERAIS
Est-ce que sa présentation s'adapte aussi par rapport à la
venue du Pape ?
Olivier VÉRAN
Non, la présentation du texte s'adapte à la finalisation des
éléments du texte avant de le présenter. C'est un très gros travail quand on
parle de fin de vie, d’aide active à mourir, de soins palliatifs, il y a une
grosse concertation. Il y a eu énormément de comités territoriaux, nationaux,
la société civile a été fortement impliquée, d'ailleurs, suite à la convention
citoyenne. Franchement, la Convention, le président de la République a reçu les
membres de la Convention citoyenne, juste avant l'été pour les informer qu'il
souhaitait qu'un projet de loi soit préparé. Un tel projet de loi, avec un tel
impact, que ça prenne quelques semaines, il ne faut pas y chercher querelle ou
mauvaise querelle.
Jacques SERAIS
Ça n'aurait pas été gênant, selon vous, de le présenter
avant la venue du Pape, à Marseille ?
Olivier VÉRAN
Je vous dis qu'on fait de la politique juste et on fait de
la politique précise et donc il nous faut un texte précis pour pouvoir le
présenter. Merci à tous.