Les personnes sans domicile ou menacées de l’être sont dans une situation particulièrement précaire et vulnérable au regard de l’emploi. Environ 25% des adultes hébergés francophones travaillent, le plus souvent de manière très précaire, et 40% sont demandeurs d’emploi (INSEE 2014). Pourtant, l’accès et le maintien en emploi est déterminant pour faciliter l’insertion dans le logement et répond à de nombreux besoins et aspirations des personnes sans domicile ou menacées de l’être.
Le Logement d’abord soutient le renforcement d’approches intégrées associant l’emploi et le logement. Le Logement d’abord se combine donc avec la logique de l’«Emploi d’abord», qui affirme que «personne n’est inemployable» : il s’agit dès lors d’accompagner les personnes à accéder directement à l’emploi en milieu ordinaire, en s’appuyant sur leurs forces, leurs envies et leurs compétences, et en leur proposant un accompagnement adapté à leurs besoins. Cette démarche repose également sur la sensibilisation et l’accompagnement de l’employeur.
Dans cette perspective, la Dihal pilote le programme COACH, actuellement mis en œuvre dans six villes, qui propose un accompagnement «Emploi d’abord» à des personnes hébergées en CHRS et vise à décloisonner les acteurs emploi et logement sur le territoire.
Le programme EMILE propose aux personnes sans domicile volontaires à la mobilité résidant dans des territoires tendus (Île-de-France, Lyon) un accompagnement personnalisé pour accéder à l’emploi et au logement dans un territoire d’accueil confronté à des tensions de recrutement et doté d’opportunités de logement.
La Dihal anime plus largement avec ses partenaires la constitution de réseaux locaux d’expertise emploi-logement, en cohérence avec la réforme de France Travail. En rapprochant le secteur social, le secteur du logement et le secteur de l’insertion professionnelle – notamment les agences France Travail, il est possible de proposer un meilleur accompagnement aux personnes sans domicile et sans emploi.
Par ailleurs, alors que la crise du logement abordable réduit drastiquement les chances d’accès au logement pour les ménages sans-domicile dans les grandes agglomérations, la capacité de l’État à proposer et rendre désirables des solutions d’insertion hors des territoires tendus revêt une importance majeure. C’est pourquoi, dès le premier plan Logement d’abord, la mobilité des personnes sans-domicile vers des villes moyennes ou des territoires ruraux dotés d’un marché du travail dynamique ainsi que d’une offre de logement abordable a été identifiée comme un des axes clés de réduction du sans-abrisme.
Programme novateur, le programme EMILE – Engagés pour la mobilité et l’insertion par le logement et l’emploi – accompagne des personnes volontaires à la mobilité résidant en zone tendue, qui rencontrent des difficultés d’accès au logement et d’insertion professionnelle, vers un département d’accueil partenaire qui dispose d’opportunités d’emploi et de logement. Il répond aux besoins de main d’œuvre dans les territoires, notamment dans les filières en tension du bâtiment, de l’industrie et de la logistique.
Les candidats sont accompagnés en Île-de-France et sur le département du Rhône pour élaborer leur projet, puis sur les territoires d’accueil pour le concrétiser.
Le programme s’adresse à toute personne volontaire, majeure, en situation de précarité au niveau du logement et de l’emploi, qui possède un niveau de français A2, un titre de séjour valide et les pièces nécessaires à la constitution d’une demande de logement social. Toutes les compositions familiales sont possibles : famille, couple, personne seule, avec ou sans enfants. Le critère d’entrée principal est la motivation du candidat pour ce projet de mobilité et d’insertion dans le territoire concerné, et sa volonté d’accéder à un emploi ou une formation rémunérée correspondant aux besoins de recrutement sur le territoire.