Compte rendu du Conseil des ministres du 23 août 2023
Ce contenu a été publié sous le gouvernement de la Première ministre, Élisabeth Borne.
Publié le 23/08/2023|Modifié le 23/08/2023
Projet de loi
La ministre de l’Europe et des Affaires étrangères a
présenté un projet de loi autorisant l’approbation de la convention
d’entraide judiciaire en matière pénale entre le Gouvernement de
la République française et le Gouvernement de la République de
Maurice et la convention d’extradition entre le Gouvernement de
la République française et le Gouvernement de la République de
Maurice.
Signées à Port-Louis le 10 novembre 2022, ces
conventions visent à moderniser et à établir une coopération plus
efficace entre nos deux États en vue de lutter en particulier contre
la criminalité organisée transfrontalière et les infractions
économiques et financières.
Ces conventions prévoient que la France et Maurice
s’engagent à s’accorder mutuellement l’entraide judiciaire la plus
large possible et à se livrer réciproquement les personnes qui, se
trouvant sur le territoire de l’une d’elles, sont poursuivies pour une
infraction pénale ou recherchées aux fins d’exécuter une peine
privative de liberté prononcée par les autorités judiciaires de l’autre
Partie, tout en garantissant le respect des droits fondamentaux.
Ordonnance
La ministre de la Transition énergétique a présenté une
ordonnance relative au raccordement et à l’accès aux réseaux
publics d’électricité.
De nombreuses dispositions visant à faciliter et
accélérer le raccordement des installations de production
d’électricité à partir d’énergie renouvelable ont été introduites par
amendement au cours du débat parlementaire sur la loi
d’accélération de la production d’énergies renouvelables. Ces
dispositions prévoient notamment de simplifier les modalités de
révision des schémas régionaux de raccordement au réseau des
énergies renouvelables (S3REnR), de rationaliser la planification
des évolutions du réseau d’électricité, de réserver pendant un an
les capacités pour les installations s’étant préalablement
déclarées auprès des gestionnaires de réseau et de lancer en
priorité certains ouvrages sans attendre les demandes de
raccordements.
Sur le fondement de l’article 26 de la loi n° 2023-175
du 10 mars 2023 relative à l’accélération de la production
d’énergies renouvelables (dite « Loi APER »), le Gouvernement
est habilité à modifier le code de l'énergie afin d’en améliorer la
rédaction et la lisibilité, de clarifier les modalités de prise en charge
des coûts de raccordement au réseau public et d'adapter le cadre
applicable dans les zones non interconnectées (ZNI) à la France
métropolitaine continentale. L’ordonnance prévoit également les
conditions dans lesquelles les conventions de raccordement
peuvent permettre une évolution de la puissance de raccordement
à des fins de dimensionnement optimal du réseau sur les plans
technique et économique.
Cette ordonnance qui procède à une restructuration du
chapitre du code de l’énergie consacré au raccordement aux
réseaux pour en améliorer la lisibilité contribue aux objectifs de
simplification du droit et de transition énergétique sur l’ensemble
du territoire national.
Communication
Le ministre de la Santé et de la Prévention et la ministre
des Solidarités et des Familles ont présenté une communication sur
le plan canicule.
Le changement climatique engendre une élévation
globale des températures en France. À ce titre, les vagues de
chaleur survenues en 2019, 2020 et 2022 ont été exceptionnelles
par leur durée, leur fréquence, leur extension géographique et leur
intensité : la survenue de canicules extrêmes a ainsi nécessité
l’activation du niveau rouge de la vigilance météorologique
canicule pour la première fois en 2019, puis à nouveau en 2020 et
en 2022.
Plus globalement, l’urgence climatique nécessite une
transformation en profondeur de notre économie et de nos
comportements. Aussi, la France s’est dotée d’un deuxième plan
national d’adaptation au changement climatique (PNACC-2),
visant à limiter les impacts du changement climatique sur la santé
et la société, en améliorant les connaissances, l’évaluation et le
suivi des risques liés au changement climatique.
En effet, l’état de santé général des populations, et tout
particulièrement des populations vulnérables à la chaleur, se
détériore rapidement, dès une exposition de courte durée à un pic
de chaleur.
Un épisode de fortes chaleurs en cours en AuvergneRhône-Alpes depuis le 12 août 2023 a visé une grande partie du
territoire national à compter du 18 août.
À l’échelle hexagonale, cet épisode a été le plus chaud
de l'été 2023 avec des températures maximales prévues entre
40°C et 42°C sur le midi méditerranéen et en vallée du Rhône
durant le dernier week-end. Ces très fortes chaleurs ont perduré
en première partie de semaine. Une baisse des températures
devrait intervenir à partir de jeudi. Le sud-est pourrait sortir plus
tardivement de cette vague de chaleur. Les conditions
météorologiques particulières et les niveaux de vigilance qu'elles
entraînaient ont été précisés quotidiennement par Météo France
et le ministère de la santé et de la prévention. Lundi dernier, 49
départements étaient classés en alerte canicule (vigilance
météorologique orange), ce qui correspond à une période de
chaleur intense pendant au moins trois jours et trois nuits
consécutifs. Compte-tenu d’un plateau très élevé de températures
mardi et mercredi dans des départements par ailleurs déjà en
vigilance orange, 19 départements sont passés, le 23 août, en
alerte canicule extrême (vigilance météorologique rouge) contre 4
le 22 août. Une canicule extrême est une forme de canicule
exceptionnelle par sa durée, et son intensité : l’ensemble de la
population y est exposé et non plus seulement les populations
vulnérables. Un passage en vigilance rouge est décidé au terme
d’un croisement de dires d’experts météorologues et d’experts
épidémiologistes.
Cet épisode a été aussi l'un des plus tardifs avec un tel
niveau d'intensité pour une saison estivale.
Dans ce contexte, la Première ministre a convoqué une
cellule interministérielle de crise le jeudi 17 août. Le ministère de
la santé et de la prévention a décidé d’activer, dès vendredi 18
août à 9 heures, la plateforme téléphonique nationale
d’information « Canicule info service » (0800 06 66 66), numéro
vert gratuit disponible de 9h à 19h, et de réquisitionner des temps
d’antenne en radio et télévision pour la diffusion des
recommandations sanitaires. Ces actions de communication
correspondent au plus haut niveau d’activation du plan de gestion
des épisodes de canicule, en raison de concomitance de la densité
de l’épisode caniculaire et du chassé-croisé des vacances.
Mobilisés depuis le début de l’été pour limiter l’impact
des vagues de chaleur, le ministère de la santé et de la prévention
et le ministère des solidarités et des familles ont renforcé leurs
dispositifs d’information et de prévention et rappelé la nécessaire
mobilisation de tous les acteurs de terrain, notamment ceux
travaillant au plus près des publics vulnérables.
Le Gouvernement, les services des ministères en
charge de la santé et des solidarités, les agences régionales de
santé (ARS) et l’ensemble des partenaires ont déployé sans délais
tous les dispositifs de prévention en population générale et de
protection des personnes les plus vulnérables, notamment les
personnes âgées, les personnes handicapées, les femmes
enceintes et les jeunes enfants, les personnes isolées, les
personnes détenues ou les personnes à la rue (augmentation des
maraudes pour aller vers les plus précaires…).
Pour les 19 départements passés en vigilance rouge le
23 août, il a notamment été demandé aux établissements
d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD)
d’activer leur plan bleu, c’est-à-dire leur plan interne de gestion
des risques liés aux vagues de chaleur. Depuis la canicule de
2003, chaque EHPAD a l’obligation de mettre en place un tel plan.
Aussi, ce risque est aujourd’hui très bien maitrisé par les EHPAD
(hydratation, pièce collective climatisée). A domicile, les mairies
tiennent un registre canicule afin de recenser les personnes qui
souhaitent se faire aider en cas d’épisode caniculaire. Pour la
première fois cette année, les jeunes en service national universel
(SNU) sont mobilisés pour inciter les personnes vulnérables à
s’inscrire sur ces registres nominatifs tenus par les communes.
Afin d’aider les professionnels présents sur le terrain,
encore plus indispensables en période de canicule, des mesures
de soutien des établissements médico-sociaux ont été prises. Les
ARS peuvent ainsi financer le renfort de professionnels en fonction
des besoins, via le recours à des contrats de gré à gré des
professionnels de santé libéraux. Elles peuvent aussi prendre des
mesures permettant d’accroître le temps de présence des
professionnels en poste (de type prime estivale) ou encore recourir
à des renforts extérieurs (jobs d’été étudiants infirmiers sur postes
d’aides-soignants par exemple, CDD).
À ce jour, il n’y a pas eu d’impact significatif sur
l’organisation des soins primaires et de l’offre hospitalière, ni de
remontées préoccupantes s’agissant des établissements sociaux
et médico-sociaux ou des modes d’accueil du jeune enfant.
L’absence de variation significative immédiate des indicateurs de
recours aux soins ne correspond toutefois pas nécessairement à
une absence d’impact de l’épisode caniculaire ; cet impact peut
être retardé de quelques jours. Concernant la mortalité, cet impact
ne peut être estimé qu’un mois après l’épisode caniculaire.
Concernant les impacts dans les autres secteurs
d’activité, il n’a pas été observé d’augmentation de l’activité de
secours à personne.
Concernant le domaine ferroviaire, la SNCF a activé en
prévention le week-end dernier le palier 3 (messages d’alerte,
distribution d’eau, limitations de vitesse, contrôles techniques
renforcés, conseils de reporter les voyages) en région SNCF
Languedoc-Roussillon et le palier 2 (information, distribution
d’eau, limitations de vitesse) du plan canicule dans trois régions
SNCF (Midi Pyrénées/Aquitaine-Poitou-Charentes/Limousin).
Dans le domaine routier, des mesures préventives et de
sensibilisation ont été prises et aucun impact en lien avec la
canicule n’a été remonté.
S’agissant de manifestations ou regroupements
collectifs, seul le décalage temporel à des heures moins chaudes
de matchs professionnels de football et de rugby est intervenu.
Au total, les mesures de gestion et de communication
prévues dans l’instruction interministérielle du 12 juin 2023 relative
à la gestion sanitaire des vagues de chaleur en France
métropolitaine ont bien été progressivement mises en œuvre en
fonction de l'évolution de la situation et du niveau de canicule fixé
par Météo France. L’engagement des professionnels de santé en
ville, dans les établissements de santé et médico-sociaux et dans
les officines a été déterminant. Identiquement, la mobilisation des
collectivités locales aux côtés des services de l’État a été
essentielle.
Compte tenu de l’exposition des organismes à un
épisode de canicule marquée par son intensité et sa longueur,
l’enjeu reste de consolider les outils de préparation et de gestion
sanitaire des vagues de chaleur. En l’état, le dispositif reste centré
sur des épisodes aigus et fondés sur des indicateurs de mesure
de recours au système de santé. Or ce n’est plus seulement
l’augmentation des passages aux urgences ou du nombre
d’interventions des secours à la personne qui permet de qualifier
le risque sanitaire. Par ailleurs d’autres publics dit fragiles devront
faire l’objet de mesures spécifiques. Les premiers enseignements
et les observations montrent la nécessité de mettre en avant
l’implication des acteurs locaux et leur capacité à agir de façon
coordonnée sous la supervision du préfet de département.
Nomination(s)
Le conseil des ministres a adopté les mesures
individuelles suivantes :
Sur proposition du ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique
- M. Laurent MARTEL, inspecteur général des finances, est nommé directeur de la législation fiscale, à compter du 27 septembre 2023.
Sur proposition du ministre des Armées
Ont été adoptées diverses mesures d’ordre individuel
concernant des officiers généraux de l’armée de terre et de
l’armée de l’Air et de l’Espace.
Sur proposition de la ministre de la Culture
- M. Didier FUSILLIER est nommé président de l’Établissement public de la Réunion de musées nationaux et du Grand Palais des Champs-Élysées, à compter du 1er septembre 2023
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