Compte rendu du Conseil des ministres du 04 janvier 2023
Olivier VÉRAN
Bien, Mesdames et Messieurs, la période est aux vœux, elle est aux souhaits, donc je vais
commencer par m'adresser à vous Mesdames et Messieurs les journalistes pour
vous souhaiter une excellente année 2023 enrichissante sur le plan
professionnel et sur le plan personnel.
À travers le monde et les crises, vous assurez à l'ensemble de nos concitoyens l'accès à une information qui leur est
chère. Alors pour 2023 et au-delà, je crois que nous partageons un même
souhait, celui d'une presse libre, d'une presse indépendante qui puisse offrir
une information de qualité. Il y aura bientôt dans notre pays les États
généraux du droit à l'information qui vont ouvrir la voie et le débat vers de
nouvelles avancées. Ces voeux sont donc aussi une invitation à réfléchir, à travailler ensemble au futur droit à l'information, notamment à l'heure des réseaux
sociaux, des fake news et à l'heure où on voit d'ailleurs les désastres qui
peuvent être causés par les sphères complotistes qui peuvent mettre à mal le
fonctionnement de certaines démocraties pourtant solidement installées. Et je
dis ça aussi alors que nous constatons, y compris dans notre pays en France,
l'émergence de groupuscules complotistes pseudo-médias qui désormais peuvent comporter des communautés de suivi plus importantes que celles de médias
mainstream installés dans notre pays depuis des dizaines d'années.
C'est donc, je crois, un objectif partagé que celui d’assurer une juste information, en
toute indépendance encore une fois et en toute liberté. Pendant les fêtes,
d’abord j’espère qu’elles auront permis… Nous espérons qu’elles auront permis
au plus grand nombre de nos concitoyens de se retrouver, de retrouver leurs
proches, pendant ces fêtes, le Gouvernement est resté à la manœuvre pour
préparer la rentrée et nous permettre de faire face aux crises et aux risques à
venir.
Concernant d’abord notre approvisionnement énergétique, les derniers
indicateurs, vous l’avez sans doute vu, sont positifs, plutôt rassurants. Le
risque de coupure cet hiver semble s’écarter, notamment du fait d'une reprise
progressive du fonctionnement de nos centrales nucléaires, mais aussi en raison
des conditions météorologiques, - chacun aura pu le constater - mais aussi en
raison de l'effort réalisé par l'État, les entreprises et l'ensemble des
Français en matière de sobriété énergétique.
C'est donc une nouvelle plutôt
rassurante, mais qui ne doit pas nous éloigner de notre objectif qui est celui
de la sobriété énergétique. En effet, nous avons un objectif : réduire notre
consommation qui ne trouve pas sa seule opportunité dans la contraction
ponctuelle de l'offre ou la hausse des prix. Non, en la matière, notre
ambition, elle est globale, elle est de long terme, elle n'est pas
conjoncturelle puisqu'elle rejoint l'objectif de préserver notre planète et
l'humanité. C'est pour cela que nous continuerons de porter l'engagement d'un État exemplaire et que nous incitons les entreprises et les citoyens à
maintenir les efforts sur les écogestes.
La vigilance et la mobilisation, elles restent aussi totales et de mise en matière de risques sanitaires. La reprise
épidémique en Chine, c'est la source d'une inquiétude légitime pour l'Europe.
Aucun pays ne veut assister à une flambée épidémique sur son territoire, pas
après tous les efforts et les sacrifices réalisés depuis bientôt 3 ans. Vous
l'aurez peut être vu, c'est d'ailleurs la France qui fait partie des
tout-premiers pays à l'avoir mis en place, à compter du 5 janvier, c'est-à-dire
de demain, la présentation d'un test Covid négatif datant de moins de 48 heures
sera obligatoire pour tout voyageur revenant de Chine ou ayant transité par la
Chine.
C'est une mesure de bon sens, de protection de nos concitoyens et que
nous prenons sans ciller. Et si certains avaient des doutes, sachez qu'une
opération a été conduite dans un aéroport, pas plus tard qu'hier, avec la
réalisation de tests réalisés sur des passagers asymptomatiques revenant de
Chine, 1 test sur 3 était positif, attestant donc de la nécessité des mesures
de contrôle que nous mettons en place.
Rester mobilisés, rester vigilants, je vous le disais et rester à l'écoute. Pour certains, la parenthèse des fêtes et
le repos des vacances n'ont pas eu raison du stress réel lié à la hausse des
prix. Pour soulager nos concitoyens du poids qui pèse sur eux, en particulier
pour les ménages les plus modestes pour qui la hausse des prix de l'alimentaire
a un impact beaucoup plus fort, nous maintenons les efforts et tous les
efforts.
Depuis le 1ᵉʳ janvier, de nouveaux dispositifs ont vu le jour,
d'autres seront prolongés, visant à réduire la facture de ceux qui en ont le
plus besoin. Je pense à la prolongation du bouclier tarifaire qui va limiter la
hausse du prix du gaz et de l'électricité à 15 %. Je pense à l'indemnité
carburant pour les travailleurs modestes, à la revalorisation du Smic qui
depuis 18 mois est supérieure à l'inflation.
Je pense à la revalorisation des pensions pour nos retraités, mais aussi du minimum
vieillesse ou encore au versement automatique désormais des pensions
alimentaires en cas de divorce. En février, un accord fondamental va avoir lieu
qui visera à plafonner le prix du gaz au niveau européen. Et donc, en février,
cet accord entrera en vigueur.
S’agissant des boulangers, le ministre de l’Économie et des Finances l’a indiqué ce matin, les artisans qui ne pourraient
pas faire face à une hausse des prix de l’électricité parce qu’ils auraient été
amenés à signer des contrats avec les énergéticiens, et que ces contrats voient
s’envoler leur facture électrique mettant en péril leur commerce, pourront et
c’est tout à fait exceptionnel, s’adresser à un interlocuteur dédié au sein de
leur préfecture de département.
Cet interlocuteur leur permettra de resigner un nouveau contrat avec leur fournisseur d’électricité puisque les prix de
l’électricité ont désormais baissé depuis plusieurs semaines, ce qui permettra
de faire face à cette hausse de l’électricité. Je le dis encore une fois, le
ministre de l’Économie l’a dit ce matin, c’est tout à fait exceptionnel puisque
le fait de pouvoir renégocier un contrat en cours de route, normalement
n’existe pas, et là, ce sera le cas sans avoir de pénalité.
Donc je le redis, pour les artisans boulangers qui font face à une explosion du prix de
l’électricité parce qu’ils ont signé récemment un contrat avec des coûts de
l’électricité beaucoup plus important que ce qu’ils sont aujourd'hui, ils
pourront, grâce à l’action des préfectures, renégociés ce contrat et cela
s’ajoute à toutes les mesures d’aides financières proposées par le Gouvernement
pour limiter l’impact de la hausse du prix de l’énergie de l’artisan boulanger
pâtissier.
Pour le Gouvernement, 2023 ne sera pas seulement une année de
réaction aux crises sanitaire et énergétique qui nous vient de l’extérieur,
non, évidemment, nous allons continuer de réformer et d’avancer.
Nous allons œuvrer pour une France du plein emploi, une France plus forte, plus verte, plus
juste, en confiance. Une France du plein emploi, je le disais, avec la réforme
de l'assurance chômage, avec la réforme de France Travail, pour permettre de
mieux coordonner tous les opérateurs en matière de recherche et d'accès à
l'emploi, mais également la réforme à venir du lycée professionnel.
Une France plus forte avec la réforme de la justice. Le ministre en charge de la Justice
va pouvoir présenter dans les prochains jours, les prochaines heures, les
conclusions et les avancées fondamentales pour avoir une justice qui fonctionne
plus vite et qui soit plus simple d'accès pour nos concitoyens.
Nous allons
également soutenir nos armées. Nous allons prendre, à travers un projet de loi
qui interviendra cet hiver, des mesures fortes pour lutter contre l'immigration
illégale. Pour une France plus verte et plus productive, nous irons plus loin
dans la planification écologique du en même temps entre le nucléaire et les
énergies renouvelables, et nous entamerons d'autres réformes, le ministre de
l'Économie y a fait allusion ce matin pour faciliter et favoriser l'industrie
verte dans notre pays.
Pour une France plus juste, nous donnerons la priorité aux mesures issues de l'intelligence collective à travers les conseils
nationaux de la refondation, notamment en ce qui concerne l'école et la santé.
Vous savez que le président de la République aura l'occasion d'intervenir sur
le sujet sanitaire ce vendredi, lors des vœux aux professionnels de santé.
C'est un chantier d'urgence. Nous continuerons à mener une lutte de front
contre les discriminations d'origine liées au handicap ou liées au genre. Je
pense notamment à la santé des femmes qui souffrent de trop fortes inégalités.
Enfin, cette France de 2023, elle doit s’écrire en confiance en laissant la
parole à celles et ceux qui la vivent, qui l’aiment, qui veulent la faire
évoluer. 2023 sera donc l’année la convention citoyenne sur la fin de vie, des états généraux, j’en parlais tout à l’heure du droit à l’information ou encore
de la commission transpartisane pour voir évoluer nos institutions.
Notre France, elle s'écrira dans le dialogue et à l'écoute. En cette rentrée, je
m'adresse aux oppositions, aux corps constitués, à la société civile, à toutes
celles et ceux qui souhaitent faire entendre leur avis. Nous vous entendons et
nous vous écoutons. La porte du porte-parolat du Gouvernement et celle de tous
les ministères vous seront toujours ouvertes.
Enfin, 2023, bien sûr, c'est aussi l'année de la réforme des retraites. La Première ministre poursuit des
concertations à son niveau avec les organisations syndicales et patronales,
aujourd'hui et demain, ce ne sont pas des concertations de façade, mais des
concertations qui ont un objectif clair alors que nous sommes capables de nous
entendre sur un diagnostic commun, à savoir que notre système des retraites
n'est plus équilibré dans la durée et qu'il faut donc le réformer. Nous voulons
trouver des solutions communes et partagées.
Je rappelle ici le calendrier : le
10 janvier, la semaine prochaine, la Première ministre présentera le projet de
réforme des retraites. Le 23 janvier, le projet de loi en tant que tel sera
présenté en Conseil des ministres. Début février, les travaux débuteront au
Parlement, à l'Assemblée nationale et au Sénat, ils sont fondamentaux,
permettant de faire évoluer le projet de loi. D'ici à la fin du premier
semestre, la loi aura été votée et d'ici la fin de l'été, nous souhaitons que
la loi soit promulguée et qu'elle puisse entrer en vigueur.
Je rappelle l'objectif principal de cette réforme : sauver, adapter, conforter notre
système de retraites dans la durée pour garantir aux jeunes actuels et à venir
qu'ils auront bien accès à un système de retraite. Et pour garantir aux moins
jeunes, c'est-à-dire aux retraités, un meilleur niveau de pension de retraite,
le tout sans augmenter les impôts, sans augmenter les cotisations, c'est-à-dire
en allongeant très progressivement la durée de cotisation de travail.
Cette réforme, c'est une juste répartition de l'effort qui tient compte des parcours
professionnels de chacun. À savoir que si vous avez commencé à travailler tôt,
vous partirez plus tôt à la retraite, si vous exercez un métier difficile, vous
partirez plus tôt à la retraite. Demain comme aujourd'hui, avec l'application
déjà en vigueur de la réforme de la loi Touraine, vous n'aurez pas à cotiser
plus de 43 ans pour bénéficier d'une retraite complète. Si vous avez travaillé
toute votre vie, vous ne pourrez plus, avec notre réforme, gagner, comme c'est
parfois le cas aujourd'hui, 950 ou 1 000 euros. Vous serez assuré de gagner a
minima 85 % du Smic, c'est-à-dire environ 1 200 euros nets par mois. Et si vous
êtes un salarié senior, votre place dans l'entreprise sera confortée et nous
investirons davantage dans votre parcours de formation.
J'en viens désormais au
texte, vous allez voir, c'est assez succinct qui ont été présentés ce jour en
Conseil des ministres, il y a d'abord le ministre de l'Économie qui a présenté
un projet de loi qui ratifieportant
diverses dispositions relatives au code minier, avec une ambition : verdir le
code minier pour pouvoir suivre l’urgence écologique.
Et le garde des Sceaux, ministre de la Justice, a présenté un projet de loi qui ratifie une ordonnance
relative aux droits sociaux des personnes détenues. Depuis plus de 5 ans
maintenant, nous poursuivons un objectif de lutte contre la récidive et une
meilleure insertion des personnes détenues, car nous croyons à la réinsertion,
nous croyons à la seconde chance et nous donnons les moyens à l’administration
pénitentiaire et à celles et ceux qui veulent s’en servir de retrouver plus
facilement une place dans la société.
Parmi les mesures mises en œuvre par cette ordonnance, l’ouverture de nouveaux droits sociaux aux détenus qui
travaillaient en détention et pour lesquels ils cotisent déjà sans en
bénéficier ; la généralisation de la mixité des activités dans l’objectif de
créer des conditions d'exercice du travail en détention qui se rapprochent des
conditions de travail en dehors des établissements pénitentiaires ; ou encore
l'ouverture d'un compte personnel d'activité au sein duquel les détenus
employés pourront cumuler des droits à la formation.
Je vous remercie et je suis à votre disposition si vous avez des questions. Je vois déjà des
journalistes qui se lèvent.
Simon LEBARON
Bonjour Monsieur le
Ministre.
Olivier VÉRAN
Bonjour Simon.
Simon LEBARON
Simon LEBARON pour France
Inter. Merci pour vos vœux et bonne année à vous aussi.
Olivier VÉRAN
Merci. Fin de trêve, tout
va bien.
Simon LEBARON
Comme le veut la
tradition, la Première ministre a présenté, au nom du Gouvernement, ses vœux au
président de la République tout à l'heure en ouverture du Conseil des
ministres. Elle a assuré le président de la cohésion du Gouvernement pour
mettre en œuvre, a-t-elle dit, le programme pour lequel il a été élu, en
premier lieu la réforme des retraites. Qu’a répondu Emmanuel MACRON à ces vœux
?
Olivier VÉRAN
Le président de
République a remercié la Première ministre pour ses vœux, comme le veut la
tradition, et il a poursuivi lui-même en nous invitant à l'audace et à rester à
l'écoute des préoccupations des Français, de tous les Français, pour pouvoir
nous inviter à nous mettre à la place de chacun au moment où nous réformons, au
moment où nous transformons pour pouvoir répondre aux urgences du quotidien et
aux urgences à venir pour l'ensemble des Français.
Simon LEBARON
« Audace
», qu'est-ce que
le président et le Gouvernement entendent derrière ce terme ?
Olivier VÉRAN
C'est la marque de
fabrique de notre majorité que de faire preuve d'audace. Je vous signale que,
alors que nous sommes en majorité relative, dès les six premiers mois du
mandat, nous avons réformé l'assurance chômage, nous engageons la réforme du
lycée professionnel, nous engageons la réforme — avec France Travail qui
est fondamental — et nous engageons la réforme des retraites. Si vous regardez
dans d'autres quinquennats, sous d'autres mandatures, sous d'autres cieux, vous
verrez qu'aucun gouvernement n'a réussi, en un espace de temps aussi court,
alors même que les autres gouvernements disposaient d'une majorité absolue, à
réformer autant ce marché du travail avec un objectif qui est le plein emploi.
Je pourrais citer d'autres réformes et d'autres transformations passées ou à
venir.
Simon LEBARON
Donc en tout cas, le mot
d'ordre de cette rentrée, c'est : mise en œuvre du programme présidentiel,
quelles que soient les contestations éventuelles et le climat social ?
Olivier VÉRAN
Ça veut dire qu'à côté
des urgences auxquelles nous faisons face, et auxquelles nous ferons face
encore en 2023, j’en citerai quelques unes : la guerre qui est partie pour
durer en Ukraine, l'inflation dont nous espérons un pic pour le premier
semestre 2023, mais qui est renforcée par les mouvements géopolitiques
internationaux, la stratégie chinoise par exemple, ou encore la politique très
forte de soutien à son économie menée par les États-Unis, la hausse des taux
d'intérêt suite aux dépenses publiques engagées par les Etats européens pour
faire face à la crise, donc nous avons de nombreux défis, de nombreuses
urgences. L’urgence climatique, évidemment, ne doit pas nous empêcher, au
contraire, de réformer, de transformer en profondeur notre pays, pour faire
face non seulement à ces urgences, mais faire en sorte que les générations à
venir puissent évoluer dans un pays heureux, épanoui et prospère. Merci.
Mathieu COACHE
Bonjour, Mathieu COACHE,
BFMTV. Vous avez dit que le Français, le Français, le Président, pardon, vous
avez invité… Il est français aussi… à être à l'écoute des Français, des
boulangers. Est-ce que vous l'avez été suffisamment tôt ? Parce que ça fait des
semaines, si ce n'est des mois, qu’ils expriment le fait qu'ils ne pourront pas
payer leurs factures en janvier. Là, vous les autorisez à renégocier des
contrats, ce qui veut dire qu'il y a certainement eu des abus qui auraient pu
être évités, et le plan Boulanger devrait leur permettre de baisser la facture
de 40 %. Beaucoup disent que cela ne suffira pas, que 40 %, cela restera trop
pour eux. D'ici la fin du mois de janvier, certains disent qu'ils vont devoir
mettre la clé sous la porte. Est-ce qu'il y a d'autres mesures en préparation ?
Est-ce que ce n'est pas arrivé un peu trop tard ? Et, est-ce qu'il y a d'autres
mesures pour les soutenir dans les semaines qui viennent ?
Olivier VÉRAN
Bruno LE MAIRE l'a dit
lui-même d’ailleurs, l'un des gros enjeux, c'est de faire connaître les
mesures. Non, mais attendez. Se faire connaître... Je me mets à la place d'un
boulanger qui se lève à 3h ou 4h du matin pour faire son pain, tout préparer,
et qui ensuite tient son échoppe et qui va finir parfois tard. Ce n'est pas
forcément simple, loin s'en faut, pour lui de se renseigner et de savoir qu'il
y a des dispositifs auxquels il peut accéder. Là, on voit qu'il y a une
augmentation importante du nombre de demandes portées par les
boulangers-pâtissiers pour bénéficier des aides de l'État, qui sont réelles.
Quand vous réduisez de 40 % la surfacture d'énergie pour un artisan boulanger,
c'est quelque chose qui... C'est une dépense publique qui est engagée, qui est
nécessaire. Nous avons soutenu nos boulangers, nous avons soutenu toutes les
TPE de notre pays pendant deux ans et demi de crise Covid. Et la France est
l'un des seuls pays où vous pouvez constater que les rideaux n'ont pas été
baissés définitivement. Ce n'est pas pour aujourd'hui les laisser dans une
difficulté. Donc on s'adapte au cas par cas. C'est-à-dire qu’il y a des
guichets uniques avec des aides financières au cas par cas, et on le dit et
c'est une première, j'insiste là-dessus. Pour la première fois, vous pouvez,
avec l'aide de l'État, renégocier un contrat que vous avez pourtant déjà signé,
de manière à le renégocier pour qu'il vous soit beaucoup plus favorable, sans
pénalité. Donc, on accompagne. Ça montre aussi qu'on est capable de s'adapter,
en fonction des difficultés qui nous sont remontées. Et vous avez des artisans
boulangers qui avaient des contrats pluriannuels qui étaient signés, par
exemple il y a un an. Eux, ils ne voient pas aujourd'hui de difficultés
particulières. Et, vous avez des artisans boulangers qui ont signé un contrat
au moment où l'électricité coûtait beaucoup plus chère, il y a quelques
semaines, et qui disent aujourd'hui, « On ne peut pas faire face
». Donc on leur
dit : « Votre contrat, on va vous accompagner. Si cela pèse trop lourd pour vous,
on vous accompagne, vous allez pouvoir en resigner un et en plus on vous
apporte une aide de l’État ».
Mathieu COACHE
(inaudible) pour
renégocier, mais il faut une garantie de prix sinon...
Olivier VÉRAN
Aujourd'hui, le prix de
l'électricité est plus faible que ce qu'il était il y a quelques semaines, il
est bien plus faible d'ailleurs par rapport à certains contrats. Vous allez
voir que c'est un réel impact et c'est encore une fois une nouveauté qui a été,
si je peux me permettre l'expression, arraché par le ministre de l'Économie.
C'est fondamental.
Mathieu COACHE
Donc les boulangers sont
sortis d'affaires ?
Olivier VÉRAN
Ça veut dire qu'on compte
bien faire en sorte que les boulangers soient sortis d'affaires et qu'on les
accompagne. Et on continuera de le faire, autant que nécessaire.
Bastien AUGEY
Bonjour, Bastien AUGEY
pour TF1 LCI. Bonne année à vous également. Vous avez dit que les concertations
sur les retraites n'étaient pas de façade, que la porte du Gouvernement était
ouverte. À partir du moment où la CFDT, hier, a dit que c'était non pour la
retraite à 64 ans, 65 ans, alors que c'est un des syndicats quiest le plus dans le dialogue, aux
dires même du Gouvernement, il y a quelques mois. Est-ce que ça veut dire qu’il
faut renoncer à cette mesure phare du programme ou est-ce que vous assumez de
faire sans l’ensemble des syndicats ?
Olivier VÉRAN
Dire : est-ce que vous
renoncez, ça veut dire : est-ce que vous renoncez à avoir un système de
retraites équilibré ? Ça veut dire : est-ce que vous renoncez à garantir aux
retraités qu’ils n’auront pas de baisse des pensions dans les années et les
décennies à venir ? Ça veut dire : est-ce que vous renoncez à ne pas augmenter
les impôts des Français ? On ne renonce absolument pas à ça, on ne renoncera
pas à ça. Ce que nous disons, c’est qu’il y a plusieurs voies et moyens qui
passent tous par un allongement de la durée de travail tout au long de la vie.
Mais il y a différentes façons d'augmenter cette durée qui permettent d'obtenir
un équilibre. Et c'est ce qui est en concertation avec le ministre du Travail,
la Première ministre elle-même, avec les organisations syndicales et
patronales. Si, à la fin, à la fin des fins, eh bien il n'y a pas d'accord qui
soit trouvé avec l'ensemble des partenaires, il y aura néanmoins un projet de
loi parce que c'est de notre responsabilité de réformer, de sécuriser le
système de retraite pour les Français, dans la justice. Et ensuite, il y aura
un débat au Parlement.
Bastien AUGEY
Quand vous dites
plusieurs voies et moyens, est-ce que ça veut dire que vous pouvez renoncer
totalement à l'âge et jouer simplement sur la durée de cotisation ? Est-ce que
c'est encore une hypothèse ?
Olivier VÉRAN
Mais les 43 ans, la
Première ministre a eu l'occasion de s'exprimer hier, nous ne revenons pas sur
ces 43 ans. Et d'ailleurs, nous ne revenons pas non plus sur ce qu'on appelle —
là on entre dans des choses un peu techniques —
mais aujourd'hui, vous avez des Français qui travaillent jusqu'à 67 ans
quand ils ont commencé à travailler tard. Par exemple, certains médecins que je
connais bien, qui peuvent travailler jusqu’à 67 ans. Avec la réforme, personne n'aura
à travailler au-delà de 67 ans. Ça, on ne revient pas dessus. De la même
manière que je disais tout à l'heure, si vous commencez à travailler tôt à
18-19 ans, on ne va pas vous faire travailler jusqu'à 65 ans, ça n'existe pas.
Et si vous avez un métier avec de la pénibilité, un métier qui est difficile,
on ne va pas vous demander de travailler aussi longtemps que quelqu'un qui a un
métier parfois dans un bureau qui peut être compliqué mais qui n'a pas les
mêmes critères de pénibilité, ça n'existe pas non plus. Donc, on réforme dans
la justice. C'est un effort qui est partagé et qui va nous permettre d'ailleurs
d'avoir des avancées sociales, nouvelles, pour des salariés qui jusqu'ici
étaient un peu exclus du dispositif. Donc, non, on veut la faire cette réforme,
on veut la faire non pas pour le plaisir de faire une réforme des retraites —
ce n'est jamais plaisant pour un Gouvernement, et ça ne vous aura pas échappé —
mais on veut la faire parce que c'est notre rôle de sécuriser le système des
retraites pour les Français et que si nous ne le faisions pas, dans 5 ans, dans
10 ans, quand vous auriez des déficits annuels de 10 milliards d'euros et que
les Français viendraient vous voir en vous disant : vous n'avez pas réformé
aujourd'hui nos retraites, eh bien elles ne sont plus sécurisées, vous nous le
reprocheriez. Donc, on continue d'avancer et bien sûr on la fera. Mais il y a
différentes manières de faire.
Valérie LE ROUX
Valérie LE ROUX, de
l'Agence France Presse. Le ministre de L'Économie, Bruno LE MAIRE a évoqué ce
matin un prochain projet de loi industrie verte pour pousser à la décarbonation
de l'industrie française qui aura vocation à être portée, si j'ai bien compris,
au niveau européen, est-ce que vous pouvez nous en dire un peu plus sur le calendrier
de ce projet de loi ? Il a évoqué des propositions dans les prochains jours à
la Première ministre, donc, est-ce que vous pouvez nous en dire un petit peu
plus sur le calendrier et éventuellement aussi nous dire si c'est un projet qui
a vocation à être porté conjointement par Paris et Berlin, notamment lors du
Conseil franco-allemand du 22 janvier ?
Olivier VÉRAN
Merci pour votre
question. Oui, c'est une initiative qui est prise par la France et par
l'Allemagne, qui sera précisée dans les prochaines semaines et qui doit
permettre de réduire tout ce qui va être délai. Simplifier un certain nombre de
procédures lorsqu’il s’agit de créer des sites industriels verts, avec vraiment
pour objectif de décarboner notre industrie et d’avoir, de promouvoir en Europe
la localisation d’activités qui répondent aux exigences de luttes contre le
réchauffement climatique. Donc, il y a un certain nombre de verrous qu'il nous
faut lever et que nous comptons bien lever dans les prochaines semaines.
Sylvie CORBET
Sylvie CORBET, Associated
Press. Une question sur une information de nos confrères de Franceinfo ce
matin, à propos des tirailleurs sénégalais, qui indique que le Gouvernement a
décidé de laisser les tirailleurs sénégalais très âgés rester dans leur pays et
percevoir le minimum vieillesse. Est-ce que vous pouvez donner plus… enfin
confirmer cette information ? Est-ce que c'est en rapport avec le film d'Omar
SY que cette décision a été prise ?
Olivier VÉRAN
Je peux vous confirmer
qu'en général, et heureusement d'ailleurs, un Gouvernement ne légifère pas en
fonction des films, même si parfois les films peuvent avoir leur utilité pour
mettre dans l'agenda public des sujets qui sont parfois immersifs. C'est un
sujet et c’est une question importante, je ne peux pas vous le confirmer.
Simplement, vous rappelez qu'au cours des dernières années, notamment en
matière de chibanis par exemple, les droits sociaux ont été simplifiés pour ce
qu'on appelle « les cheveux blancs », qui sont des personnes qui ont apporté
beaucoup à la France dans les années 70-80-90-2000 et qui aspirent à prendre
une partie de leur retraite auprès de leurs proches qui, parfois, ont été
séparés d'eux pendant des années ou des décennies sans perdre l'accès à un
certain nombre de droits sociaux. Donc ça fait partie de nos réflexions
générales. Je ne peux pas vous confirmer l'information, ce qui a été donné par
Franceinfo ce matin, je vous prie de m'en excuser, mais je vérifierai et
reviendrai vers vous si vous le souhaitez. Merci.
Francesco FONTEMAGGI
Bonjour Monsieur le
ministre et bonne année…
Olivier VÉRAN
(inaudible) l’écharpe.
Francesco FONTEMAGGI
Francesco FONTEMAGGI de
l’AFP. Vous disiez, cette réforme des retraites, on veut la faire, on doit la
faire parce qu'elle est nécessaire. Est-ce que cela veut dire que vous êtes
déterminé à aller jusqu'au bout, quel que soit le niveau de mobilisation qu'il
y aura dans la rue à partir de janvier, qui a déjà été annoncée, et
d'opposition au Parlement ? Et entre le projet qui sera présenté les 10 et 23
janvier, quelle est la marge de manœuvre qu'il y aura au Parlement pour faire
évoluer le projet ?
Olivier VÉRAN
Par définition, le
Parlement est souverain pour faire évoluer les choses. Ce que nous souhaitons,
c'est identifier des accords, trouver les voies d'une majorité constituée. Si
je regarde bien, depuis quelques années, il y a des groupes politiques qui ne
font pas partie de la majorité et qui portent eux-mêmes une réforme qui a la
couleur, l'odeur et le goût de la réforme que nous portons. Donc je me dis
qu'en cohérence, il ne serait pas illogique qu'une partie des oppositions,
notamment à droite de l'échiquier politique, s'associe aux voix de la majorité
pour adopter une réforme que leurs électeurs attendent et qu’eux-mêmes ont
promu au cours des dernières campagnes, sans quoi il y aurait, me semble-t-il,
un problème de cohérence, mais je pense que c'est quelque chose qui est plutôt
sur la bonne voie. Ensuite, il y a des choses qui peuvent être discutées,
évidemment, d’ailleurs des choses, beaucoup de points qui ont été discuté entre
le ministre du Travail et les organisations patronales et syndicales qui ont
permis déjà de faire en sorte que le projet de loi qui sera présenté par la
Première ministre la semaine prochaine, est différent du projet de loi qui
aurait été présenté il y a quelques semaines. Et donc, le débat parlementaire
va permettre de continuer à enrichir les discussions et les échanges. Mais
encore une fois, vous me posez la même question que votre collègue tout à
l’heure. Est-ce qu’on aborde la réforme des retraites avec l’idée de renoncer ?
Non, ce ne serait pas responsable de le faire. C’est une réforme que nous
faisons parce qu’elle est nécessaire, pour ne pas augmenter les impôts des
Français, pour ne pas baisser les pensions des retraités et pour permettre à
vos générations, aux générations de vos enfants et pourquoi pas de vos petits-enfants
d'être sûrs de bénéficier d'une retraite lorsque l'heure de prendre leur
retraite sera venue.
Élodie HUCHARD
Bonjour. Élodie HUCHARD
pour CNews. Un rapport sur la gestion de la crise Covid est révélé par nos
confrères du Parisien. Il est assez sévère : des centres de crise sous
dimensionnés, des tensions qui allonge la mise en place de décisions.
Premièrement, quelle est votre réaction à ce document et quelles leçons le
ministère a pu en tirer dans la suite de la gestion de la crise Covid ?
Olivier VÉRAN
Oui, j'ai découvert ça ce
matin à la lecture de la Presse. D'abord, c'est un rapport que j'ai demandé.
Donc je ne vais pas le renier, je l'ai demandé. Et je l’ai demandé pour une
bonne raison. C'est que quand je suis arrivé ministre de la Santé, au début
d'une crise sanitaire sans précédent, j'ai fait effectivement face à une
organisation qui n'était pas suffisamment préparée pour faire face à des crises
de cette ampleur. Par définition, d'ailleurs, aucun pays au monde n'était prêt
à faire face à cette crise d'une telle ampleur puisque tous les pays ont été
percutés par le même virus dans des conditions à peu près analogues. Et donc,
lorsque le gros de la phase aiguë est passé, j'ai demandé à l'Inspection
générale, en toute indépendance, de faire un rapport, un constat sur
l'organisation, au début, avant la crise, au début de la crise, et faire des
propositions pour faire évoluer l'organisation des soins et d'une réponse aux
crises. D'ailleurs, il y a d'autres rapports qui sont intervenus après, le rapport
PITTET, notamment, un rapport international indépendant d'experts et d'autres
rapports viendront encore. C'est tout à fait nécessaire et tout à fait normal.
Et j'allais dire heureusement qu'on demande ce type d'évaluation pour pouvoir
adapter notre système de réponse pour faire face à d'éventuelles crises à
venir.
Journaliste
Bonjour. Théo
(inaudible). Une question sur la pénurie de d'amoxicilline (inaudible) 70 % des
pharmacies françaises. L'Observatoire des médicaments a appelé à la refonte
d'un plan industriel de production de médicaments. Sur le long terme, quelle
stratégie le Gouvernement veut-il adopter pour repousser cette… et recréer cette filière en France ? Merci.
Olivier VÉRAN
Merci pour la question.
D'abord, on réimplante et avant la période actuelle, on réimplante des
entreprises pharmaceutiques en France pour produire des médicaments. Ça, c'est
une nécessité absolue. Je dirais même qu'il faut le faire en Européen. Je pense
que l’un des enseignements de la crise, c'est qu'on ne peut pas rester en
Européen dépendant à 95 % de quelques pays d'Asie en matière d'accès à des
médicaments. On a vu ce que ça donnait avec les marques, on a vu ce que ça
donne avec les médicaments. On manque de matières premières, on manque d'usines
de fabrication. Ce n’est jamais très simple parce qu'une entreprise
pharmaceutique, c'est souvent une usine, c'est souvent un site Seveso, alors
personne n'en veut vraiment chez soi, mais n’empêche qu’il faut quand même être
capable d'en implanter, et nous le faisons. Ensuite, avant même l'épisode que
nous connaissons, et je le sais, puisque je l'avais porté comme député, puis
comme ministre, nous avons mis en place ce qu'on appelle un décret stock qui
contraint les entreprises pharmaceutiques à conserver sur le territoire européen
l'équivalent de 4 mois de la consommation française de médicaments lorsqu'ils
ont un intérêt thérapeutique majeur. À l'époque, croyez moi, ça avait pas mal
râlé dans le milieu de la pharmacie. Il a fallu beaucoup batailler pour y
arriver, ce qui fait qu'aujourd'hui on dispose de stocks. Ce qui n'empêche pas
qu'il y ait des moments de tension avec là en l'occurrence, un problème de
production de paracétamol qui me semble-t-il n’a pas été ajusté par lesindustriels dans le monde entier aux
besoins à venir. C'est-à-dire qu'ils ont ajusté leur production sur les besoins
passés. Or, il y a une dette qui est plus forte, plus précoce, une bronchiolite
qui est fort précoce, des épidémies de Covid qui ne sont pas terminées. Et donc
la consommation mondiale de paracétamol s'est tendue. Je vous invite à regarder
ce qui se passe dans certains pays européens ou voire en Angleterre, ou l'accès
à ce type de médicaments est beaucoup plus difficile encore. Je ne dis pas
qu'il est simple et je remercie les pharmaciens qui font face à parfois des
demandes qui peuvent être compliquées, notamment dans les formats pédiatriques.
Mais on a du paracétamol en pharmacie, parfois on n'a pas la formule attendue,
sirop, etc. Pareil pour l'amoxicilline. Ce sont des médicaments absolument
essentiels. Et donc la période, l'épisode que connaît l'Europe actuellement
nous invite à aller encore plus loin et plus vite en matière de capacité de
souveraineté retrouvée pour fabriquer ces médicaments essentiels. Là, ça vous a
inspiré une question Simon LEBARON]. Je lis votre… [rires]
Simon LEBARON
Pour mes confrères de
France Culture. Au sujet des propos pour lesquels le président de la République
a été critiqué dans ses vœux du 31 décembre lorsqu'il a dit que qui aurait pu
imaginer les crises climatiques que nous avons connues au cours de cette année
2022. Est-ce qu'il a abordé cette question au cours du Conseil des ministres,
celle de la transition écologique et de la planification ?
Olivier VÉRAN
On parle bien du
président de la République qui vient d'obtenir à Montréal il y a deux semaines
une victoire mondiale pour préserver la biodiversité. On parle du président de
la République qui s'est battu pour que 30 % des mers, 30 % des sols d'ici 2030
puissent retrouver une intégrité complète. On parle du président de la
République qui organise un forum mondial sur les forêts avec des pays africains
dans quelques semaines. On parle du président de la République qui a fait en
sorte que la France soit le premier pays à prôner la neutralité carbone d'ici à
2050. On parle du président de la République qui a obtenu au niveau européen
l'interdiction de vente de véhicules thermiques d'ici à 2035. C'est de ce
président de la République dont on me demandait s'il est conscient de l'urgence
climatique. Je vous ai répondu par les faits et par l'action que nous menons.
Nous avons un président de la République, un gouvernement et une majorité qui
est pleinement consciente. D'ailleurs, l'enjeu n'est pas tellement la
préservation de la planète, la planète, elle est gérée, elle peut se passer
d'humains. L'enjeu, c'est la préservation de l'humanité. Et croyez moi, c'est
un enjeu que nous avons au cœur, au corps et que nous continuerons de porter
avec détermination. Je vous remercie.
Journaliste
Peut-être juste une
dernière sur l'ambiance générale de cette rentrée et en revenant sur ce que le
Président a dit sur l'idée d'être à l'écoute. Le Gouvernement a reculé sur la
réforme du chômage récemment. Il y a également cette réforme du chômage, cette
réforme des retraites qui arrive. Est-ce que vous essayez de déminer un peu les
sujets, les boulangers aussi, différentes formes de contestation avant un mois
de janvier qui s'annonce un peu dur dans la rue, avec pas mal de contestations
?
Olivier VÉRAN
Vous m’avez posé la
question en août sur le mois de septembre, en septembre sur le mois d'octobre,
[inaudible] que les faits me donnent raison comme ils nous ont donné raison
lors des mois précédents, à savoir que la France doit, peut être un pays dans lequel
on est capable de passer des réformes importantes d'intérêt général avec de la
compréhension, même quand les réformes sont difficiles. En tout cas, c'est ma
conviction de Français, de ministre. Ensuite, vous m'avez interrogé sur le
début de votre question.
Journaliste
La réforme du chômage.
Olivier VÉRAN
La réforme chômage,
pardon, c'est totalement pragmatique. D'abord, 1/ nous avons réformé
l'assurance chômage et de manière courageuse. On a introduit ce qu'on appelle
la contracyclicité. C’est-à-dire un concept assez logique qui fait que comme
chômage est haut de niveau protection des chômeurs est haut, lorsque le chômage
est bas, le niveau de protection des chômeurs est un peu moins haut. Bon ça,
c'est un principe de bon sens. Et on a voulu l'étendre par un décret pour
décliner quelles seraient les logiques avenir ? Et notamment, il y a une partie
du décret qui stipule que si le chômage baisse en dessous de 6 %, le niveau
d'indemnisation des chômeurs va baisser. Un chômage en dessous de 6 %, c'est quasi
le plein emploi. Ça veut dire que vous n'avez quasiment plus de tension sur le
marché de l'emploi, vous perdez votre boulot, vous en trouvez un, assez, même
très rapidement. Il se trouve que le décret n'est valable qu'un an. Et que même
si nous sommes déterminés à retrouver la France du plein emploi, le chômage est
encore aux alentours de 7 % et qu'il ne va pas baisser à 6 % d'ici un an. Donc,
en réalité, inscrire dans un décret quelque chose qui ne se produira pas
n'étant pas complètement indispensable, nous avons préféré retirer cette partie
du décret, mais l'esprit, vous le connaissez, l'état d'esprit qui est le nôtre
et nous l'assumons, c'est celui ci fait en sorte de devenir la France du plein
emploi et pour ça, inciter, lorsque la situation le permet, chacune et chacun à
trouver un emploi ou une formation.
Journaliste
Donc, il ne s'agit pas
d'apaiser les esprits ou de déminer avant le mois de janvier qui s’annonce un
peu chaud ?.
Olivier VÉRAN
C’est très pragmatique.
Journaliste
D’accord. Et est-ce que
vous surveillez la reprise du mouvement des Gilets jaunes, peut-être le 7
janvier ?
Olivier VÉRAN
On ne saurait rien en
particulier. Par contre, on est à l'écoute de tous et de tout le monde, tout le
temps, tout le temps, et on doit expliquer les choses. Et on doit expliquer
pourquoi est-ce qu'on réforme ? Et on doit aussi montrer les résultats qui sont
les nôtres. On doit montrer que c'est parce que nous avons eu le courage de
réformer notre pays depuis
plus de 5 ans
qu’aujourd’hui le niveau de chômage est le plus bas que nous ayons connu, de
mémoire d’homme en ce qui me concerne, que c’est parce que nous avons le
courage de réformer le pays, que nous avons maîtrisé dette et déficit tout en
protégeant avec le « quoi qu’il en coûte
» l’ensemble des commerçants, des
artisans de ce pays, et que nous sommes le pays qui voit le niveau du Smic, du
salaire moyen et des minimas sociaux augmenter au moins au niveau de
l’inflation, c'est-à-dire que nous sommes l’un des pays les plus protecteurs
tout en maîtrisant l’inflation comme quasiment nul autre en Europe. Je ne dis
pas qu’on fait tout bien et je ne dis pas que la situation est rose pour les
Français, ce n’est pas du tout ce que je vous dis et je sais très bien qu’il y
a beaucoup de Français qui nous regardent et qui, eux, font face à des
difficultés quand ils vont faire leurs courses au supermarché, des Français qui
ont renoncé à se déplacer pendant les fêtes de Noël, des Français qui
n’envisagent même pas de partir en vacances en février ou cet été et qui sont
obligés de faire des choix au quotidien. Et il ne s’agit pas de dire à ces
Français qu’on n’a pas conscience de ce qu’ils traversent, au contraire. Et
c’est pour eux que nous le faisons, c’est pour eux que nous le faisons. Et si
nous voulons être l’un des pays qui conservent un haut niveau de dépenses
publiques, un pays qui sécurise et conforte ses services publics, qui
transforme son école, son hôpital et qui répond à toutes les demandes, toutes
les préoccupations de nos concitoyens, on doit aussi être un pays qui n’est pas
celui qui travaille le moins en Europe parce que c’est le travail qui permet de
payer ces richesses et de financer toutes ces dépenses.
Virginie RIVAT
Bonjour, Virginie RIVAT,
Contexte. Vous avez parlé vous-même de planification écologique. Au-delà de
l’annonce de Bruno LE MAIRE ce matin d’un PGL sur l’industrie verte, qu’en
est-il des annonces du SGPE et notamment le mois de janvier devait être celui
du grand site Internet grand public pour suivre les grands chantiers de la planification
? Est-ce qu’il en a été question ce matin ? Merci.
Olivier VÉRAN
Il n’en a pas été
question ce matin donc je ne suis pas up to date, pardon pour cet affreux
anglicisme, mais on va vous répondre. Merci à tous.