Compte rendu du Conseil des ministres du 01 mars 2023
Olivier VÉRAN
Loin de laisser le pays en arrêt sur images, le Gouvernement est à
la manœuvre pour protéger le présent, préparer l’avenir des Françaises et des
Français. Au plus près de la réalité de nos concitoyens, nous écoutons leurs
inquiétudes et leurs besoins. L’avenir du pays ne peut pas, ne doit pas être
tributaire du seul débat sur les retraites.
Les Françaises et les Français
souhaitent être protégés en temps de crise, que leurs enfants puissent aller à
l’école et que leurs factures continuent de s’alléger. Aussi, nous voulons
continuer d’avancer, de travailler chaque instant pour répondre aux
interrogations des Français et à ce qui menace notre pays. Aussi, mettre la
France à l’arrêt, ce serait alourdir une facture déjà salée.
Je vous éviterais
une fois de plus la litanie des mesures engagées depuis un an maintenant en
faveur du pouvoir d’achat des ménages, les chiffres de l’OFCE parlent
d’eux-mêmes : en 2022, ce sont près de 800 euros de pouvoir d’achat préservé en
moyenne par ménage, grâce à l’action du Gouvernement via des aides comme le
bouclier tarifaire ou la remise sur le carburant. Des mesures liées à la baisse
des impôts ont, elles, permis un coup de pouce de 260 euros supplémentaires. Et
au total, ce sont encore 400 euros supplémentaires pour les 5% des ménages les
plus pauvres grâce à la revalorisation des prestations sociales, à l’aide
exceptionnelle versée aux ménages et au chèque énergie. Mettre la France à
l’arrêt, ce serait laisser filer une crise qu’on peut encore éviter.
L’absence
de pluie, depuis plus de 30 jours maintenant en France, fait peser un risque
extrêmement fort sur l’état de nos réserves en eau cet été. Mettre le pays à
l’arrêt, c’est prendre le risque d’une catastrophe écologique, agricole,
sanitaire, voire humaine dans quelques mois. Alors que chaque seconde compte,
le Gouvernement a demandé aux préfets de prendre dès à présent des mesures exceptionnelles, graduelles,
temporaires de limitation ou de suspension des usages de l’eau non-prioritaire,
pour les particuliers et les professionnels.
Mettre la France à l’arrêt, ce
serait négliger la santé de nos enfants. En 15 ans, il est possible d'éradiquer
le cancer du col de l'utérus grâce à la vaccination. En France, chaque année,
les papillomavirus sont responsables de plus de 30 000 lésions précancéreuses
du col de l'utérus et de plus de 6 000 nouveaux cas de cancer. Le président de
la République l'a annoncé hier, dès le mois de septembre 2023, la prescription
et la vaccination contre ce virus, le papillomavirus, pourront être réalisées
par les pharmaciens, les sages-femmes et les infirmiers ; nous irons plus vite
et nous ferons mieux.
Mettre la France à l'arrêt, ce serait rater le train du
futur, alors que notre réseau ferroviaire est en train de vieillir à vitesse
grand V, il est urgent d'investir massivement pour assurer la pérennité d'un
des moyens de transport les plus efficaces et écologiques. Aussi, l'État va
s'engager aux côtés de la SNCF, de l'Union européenne, des collectivités
locales pour une nouvelle donne ferroviaire de l'ordre de 100 milliards d'euros
d'ici 2040.
100 milliards pour permettre la mobilité des Françaises et des
Français dans les meilleures conditions possibles. 100 milliards pour déployer
enfin un projet colossal, celui des RER métropolitains, de manière à répondre
aux difficultés de mobilité de ceux qui habitent trop loin des grandes villes
pour se passer de la voiture. C'est cela un choix d'avenir et un choix positif.
Par ailleurs, dès cet automne, les personnes éligibles au dispositif de
location longue durée pourront réserver leur véhicule qui leur sera livré dès
2024.
Vous l'aurez compris, la France est tout sauf à l'arrêt en ce moment,
elle se modernise. Avec elle, nous allons de l'avant et vers l'avant. Les
semaines d'obstruction à l'Assemblée nationale ont autant fait perdre de temps
qu'elles ont empêché au véritable débat d'exister. Le Sénat vient de voter le
texte des retraites en commission et donne un contre-exemple parfait de ce qui
est possible en démocratie. Une France au diapason des débats de l'Assemblée
nationale, ce serait l'obstruction de tout, au prix de rien. Le 7 mars et tous
les jours qui suivront, le Gouvernement continuera, lui, à faire le choix
exigeant et ambitieux de l'avenir.
J'en viens aux textes qui ont été présentés
ce jour en Conseil des ministres. Le ministre de la Santé a présenté un projet
de loi qui ratifie une ordonnance relative à l'accès et la qualité des eaux
destinées à la consommation humaine. La Première ministre a présenté un projet
de loi qui ratifie une ordonnance qui étend aux collectivités qui relèvent de
l'article 74 de la Constitution et à la Nouvelle-Calédonie, les dispositions de
la loi dite 3DS.
La Première ministre a ensuite présenté une communication relative
à l'avancée des conseils nationaux de la Refondation. Alors qu'un CNR plénier
aura lieu d'ici à la fin du mois de mars et sera l'occasion de présenter
publiquement l'état des avancées, voici quelques grandes lignes d'étape.
Le CNR
sur l'éducation fait des émules. Près de 3 800 établissements scolaires
participent à la réflexion autour de l'école de demain et ils seront bientôt
rejoints par près de 11 000 établissements supplémentaires qui souhaitent
s'investir dans ce débat. Les 3 thèmes centraux de la réflexion sont à la
hauteur de l'ambition que doit porter une école au service de nos enfants : le
relèvement du niveau des élèves, la réduction des inégalités et le bien-être
des enfants.
Le CNR Santé, après plus de 250 réunions dans les territoires, va
faire l’objet d’une structuration et d’une généralisation à l’ensemble de la
France, par le biais de CNR départementaux pilotés par les Agences régionales
de santé. Un deuxième CNR Santé national aura lieu à la fin mars, afin de
prévoir la seconde phase.
D'autres CNR thématiques ont été lancés conformément
à la demande des partenaires et à la demande de la Première ministre. Ainsi,
les CNR Climat et Biodiversité, Logement, Bien vieillir, Numérique sont tous à
l'ouvrage et aboutiront à des feuilles de route et des contributions effectives
à l'action du Gouvernement.
Enfin, le CNR abrite deux autres incarnations de
cette nouvelle méthode, promesse du président de la République. Tout d'abord,
les Assises du travail qui ont été lancées en décembre et qui doivent
permettre, en profondeur, d'aborder le rapport au travail, la santé au travail,
la qualité de vie au travail, la démocratie, le management en entreprise, des
sujets hautement d'actualité.
Et enfin, le CNR Jeunesse a donné naissance aux
Rencontres Jeunesse de Matignon autour de 4 thématiques chères à notre jeunesse
: l'avenir professionnel, la vie quotidienne, l'écologie et l'engagement
citoyen. Rendez-vous donc, au printemps, au CNR plénier, pour aborder plus
en détails l'état de l'ensemble des avancées.
Enfin, le ministre de l'Économie
et la ministre de la Transition énergétique ont présenté une communication
relative au soutien des entreprises dans le domaine de l'énergie. En 2022, le
Gouvernement a dû répondre à plusieurs urgences. D'abord, sécuriser notre
système énergétique français. Ensuite, obtenir des garanties pour passer
l'hiver dans les meilleures conditions. Enfin, préserver les entreprises des
répercussions que le conflit en Ukraine allait avoir sur les énergies.
Aussi,
en 2022 comme en 2023, le Gouvernement maintient la baisse de la fiscalité de
l'électricité à son niveau minimal pour toutes les entreprises, prolonge le
dispositif complet d'aide aux entreprises : artisans, commerçants, TPE, PME.
Grâce au bouclier tarifaire, au plafond de prix moyens, à l'amortisseur
électricité ou encore au guichet d'aide au paiement. Au total, ce sont 700
réunions d'information organisées partout en France, 15 000 appels
téléphoniques d’entreprises qui avaient des questions qui ont été traitées, 5
millions de mails d'information et 1 355 demandes validées d'aides au paiement,
soit plus de 160 millions d'euros.
Je vous remercie.
Je suis à votre
disposition pour des questions.
Ania NUSSBAUM
Bonjour. Ania NUSSBAUM de Bloomberg. Vous avez évoqué le
plan d'investissements dans le ferroviaire de 100 milliards d'euros d'ici 2040.
Il me semble que le Conseil d'orientation des infrastructures a exclu le CDG
Express de son périmètre. Je voudrais juste savoir où se situe le Gouvernement,
où se positionnait le Gouvernement sur ce projet, sachant que la France est un
pays qui veut faire baisser ses émissions donc, potentiellement réduire l'usage
de l'avion ?
Olivier VÉRAN
Alors, sur l'ensemble des arbitrages opérationnels,
c’est-à-dire le moment où les projets seront engagés et terminés, les
financements, etc, il y aura une communication, projet par projet, qui sera
effectué dans les prochaines semaines. Là, c'est le rapport du Conseil
d'orientation pour l'investissement des infrastructures qui a été donné et la
Première ministre a donné un chiffrage budgétaire global, historique de 100
milliards d'euros d'ici à 2040. On va ensuite rentrer dans les détails, qui
n'en sont pas d'ailleurs, de l'ensemble des projets concernés.
Ania NUSSBAUM
Une question énergie. Hier soir, le PDG d'EDF était
auditionné par l'Assemblée nationale. Il a suggéré que le prix de l’énergie, en
tout cas le prix de l’électricité issu du nucléaire n’était peut-être pas
juste, que les Français devraient peut-être être mis à contribution. Quelle est
votre philosophie là-dessus ? Est-ce que le contribuable, le consommateur
français devrait payer… paye aujourd’hui son électricité à son juste prix.
Est-ce qu’il devrait être mis à contribution pour la construction de réacteurs
dans le futur ?
Olivier VÉRAN
Alors, d'abord, dans le contexte d'inflation que nous
connaissons, avec l'envolée des prix de l'énergie, il faut faire vraiment
attention à différencier les choses. Une chose est sûre, c'est que le prix de
l'énergie, et notamment de l'électricité, a pu atteindre, notamment au dernier
trimestre de l'année 2022, des sommets de 6 à 8 fois les prix enregistrés avant
la crise du Covid, en 2019. Aujourd'hui, ces prix restent encore supérieurs aux
prix habituellement constatés, de l'ordre de deux fois, donc on est loin des 6
à 8. Le Gouvernement a mis en place, vous le savez, on a gelé les prix en 2022,
on a mis en place un bouclier tarifaire très fort parmi les dispositifs les
plus impactant de toute la zone euro pour protéger les consommateurs face à la
montée du prix de l'électricité. Et nous faisons confiance à l'énergie
nucléaire. Il n'y a pas de souci à avoir, de difficultés, dans l'optique de
financer les réacteurs nucléaires que le président de la République a annoncé.
Donc, voilà ma réponse à la question qui a été posée. Pour le reste, je n'ai
pas à commenter les propos du président, du directeur d'Enedis devant une
commission parlementaire.
Ania NUSSBAUM
Et donc, comment seront-ils financés ces nouveaux réacteurs
?
Olivier VÉRAN
Tout le dispositif de financement sera présenté, mais
croyez-moi, ils le seront. Il n'y a aucun problème là-dessus.
Ania NUSSBAUM
Une question d'inflation, enfin. Où en est-on dans les
négociations avec les distributeurs sur le panier inflation ?
Olivier VÉRAN
Les négociations… Alors attention, ce n'est pas le... Les
négociations entre la grande distribution et les industriels de
l'agroalimentaire ou des produits d'hygiène du quotidien relèvent des
négociations entre ces partenaires. On est sorti des prix administrés par
l'Etat il y a 40 ans. On n'a pas l'intention d'y retourner. Ce que nous
demandons, ce que le Gouvernement demande, et ce que Bercy, Bruno LE MAIRE et
Olivier GRÉGOIRE en particulier, travaillent avec la grande distribution, c'est
tous les efforts qui peuvent être réalisés pour donner de la visibilité, de la
lisibilité, de la clarté et faire baisser les prix de manière forte sur des
produits du quotidien essentiels pour les Français, quel que soit le
supermarché dans lesquels les consommateurs se rendent. Ce qu'on veut, c'est
que le panier de la ménagère ou le panier du ménager puisse être à prix cassés
sur les produits essentiels du quotidien. Donc les négociations avancent. Le
ministre Bruno LE MAIRE a parlé d'ici à la mi-mars pour avoir un rendu de cela.
Mais en parallèle de cela, nous demandons — et le président de la République
l'a rappelé au Salon de l'agriculture, notamment à la grande distribution
— de faire tous les efforts possibles pour protéger le pouvoir d'achat des
Français. Chacun doit prendre sa part.
Paul BARCELONNE
Bonjour. Paul BARCELONNE, France Info. Une question sur les
retraites. Dans un document qu'il a remis à Jérôme GUEDJ, le député de la
NUPES, Olivier DUSSOPT annonce finalement que c'est entre 10 et 20 000
personnes par an qui bénéficieront des 1 200 euros par mois, pensions
minimales. C'est moins que ce qui avait été annoncé dans un premier temps.
Pourquoi ce décalage avec ce qui avait été d'abord annoncé, notamment au moment
du débat parlementaire, par Olivier DUSSOPT ? Et est-ce que l'argument de dire
que, finalement, cette réforme, elle bénéficiera, et elle permettra d'avoir des
retraites revalorisées, etc, est-ce qu’il tient encore ?
Olivier VÉRAN
Alors, pour vraiment clarifier les choses. Le ministre
Olivier DUSSOPT a dit dans le débat parlementaire que sur 800 000 nouveaux retraités chaque année, 200
000 auront bien une augmentation de leurs pensions de retraite, et notamment
les petites retraites. Nous le confirmons. Sur ces 200 000, ce sont bien 40 000
retraités qui, aujourd’hui, percevraient moins de 1 200 d’euros par mois, qui
percevront ces 1 200 euros par mois. Pour moitié environ, c’est par le
mécanisme de la réforme des retraites et de l’élévation de la pension minimale
et pour moitié, c’est parce que nous avons augmenté de façon générale
l’ensemble des pensions de retraite pour les indexer sur l’inflation. Donc,
vous aurez bien 40 000 retraités qui auront 1 200 qui ne les auraient pas eu
sans ces deux mécanismes conjoints, d’augmentation générale des pensions de
retraite et de la réforme de retraite, et donc je vous confirme cela. Et
ensuite pour les retraités actuels, ce sont bien 1 800 000 retraités actuels
qui bénéficieront d’une augmentation de leurs pensions, des petites retraites.
Et pour la moitié d’entre eux, environ, la moitié d’entre eux, ils auront une
hausse qui sera entre 70 et 100 euros par mois. Certains atteindront les 1 200,
d'autres n'auront pas tout à fait 1 200, mais auront une augmentation qui est
conséquente, de 70 à 100 euros par mois. Et pour les autres, ils auront des
revalorisations qui seront moins importantes, de l'ordre de quelques dizaines
d'euros.
Léopold AUDEBERT
Bonjour Monsieur le Ministre, Léopold AUDEBERT pour BFMTV.
Je reviens sur votre introduction. Vous avez fait le choix de commencer par
cette date du 7 mars…
Olivier VÉRAN
Parce que je me doutais que vous me poseriez la question.
Léopold AUDEBERT
Oui, mais le fait que vous commenciez par ce point montre,
peut-être, que c'est un sujet important pour vous. Est-ce qu'il a
particulièrement été évoqué par le Président pendant ce Conseil des ministres ?
Et question subsidiaire, quel est votre message d'abord aux syndicats
aujourd'hui et puis, aux Français qui peut-être vont être perturbés par cette
journée ?
Olivier VÉRAN
Je commence par ce message parce que nous ne voulons pas
bloquer le pays et j'essaie d'en expliquer quelques-unes des raisons, j’aurai
pu faire une liste beaucoup plus longue. Nous voulons que les Français, le 7
mars, comme les autres jours, puissent emmener leurs enfants à l'école, qu'ils
puissent se déplacer en transports en commun pour aller faire leurs courses ou
pour aller travailler. Nous ne voulons pas que le pays soit bloqué, de manière
générale et en particulier dans la période que nous traversons, alors que nous
faisons face à des urgences, où que nous regardions. C'est absolument
essentiel. Nous respectons profondément les différentes modalités de
contestation d'un projet de loi. Nous respectons cela et je crois que nous
l'avons montré. Les gens peuvent manifester. Le droit de grève est assuré, nous
le respectons véritablement. Il n'y a aucune ambiguïté là-dessus. Nous disons
que le passage de la grève au blocage, avec toutes les contraintes que ça peut
faire peser sur les Français, la facture que cela peut aussi entraîner, ne nous
semble pas nécessaire compte-tenu du fait que cela fait des mois que nous
discutons, que nous avons, à plusieurs reprises, amélioré notre projet, répondu
à des attentes des partenaires sociaux. Il reste un désaccord, que nous
assumons. Celui qui consiste à demander aux Français de travailler
progressivement, un peu plus longtemps, pour équilibrer notre modèle de
retraite, préserver notre système par répartition, et être capable d'engager
toutes les réformes dont notre pays a besoin.
Léopold AUDEBERT
Sur le sentiment du président de République, en particulier,
pendant le Conseil des ministres, est-ce qu'il en a fait objet…
Olivier VÉRAN
Il a abordé cette question, évidemment, il a abordé cette
question du 7 mars et je crois avoir rendu compte des propos qu'il a tenus.
Charlotte
URIEN-TOMAKA
Bonjour Monsieur le Ministre, Charlotte URIEN-TOMAKA, pour
RFI. Une question sur TikTok. Après les décisions des Etats-Unis, du Canada et de la Commission
européenne, est-ce que vous considérez que cette application est une menace, et
est-ce que vous allez demander aux agents publics de la bannir de leur
téléphone professionnel ?
Olivier VÉRAN
Alors déjà, d’abord premier point : qu’il s’agisse du
président de la République ou de la Première ministre ou des membres du
Gouvernement, nous disposons de téléphones professionnels qui, de toute façon,
ne tolèrent pas l’installation de quelle qu’application de type réseau social
que ce soit. Donc, aucun téléphone professionnel de ministre n’est équipé de
TikTok ou d’autres applications. Ensuite, dans le cadre des ministères dits
régaliens, notamment la Défense ou l'Intérieur, mais pas que, il a été déjà
assuré que sur les téléphones demandés en tous les cas, que sur les téléphones
d'usage professionnel, des agents au niveau central ne puissent pas être
installées d'applications de réseau social, de type TikTok ou autres. Une
réflexion est en cours dans d'autres ministères et éventuellement concernant
des administrations centrales ou territoriales. Il y a une commission d'enquête
sénatoriale qui est en cours, présidée par le sénateur Claude MALHURET. Nous
attendons aussi des rapports des avis de la CNIL au niveau français et au
niveau européen pour statuer de manière plus générale. Mais, pour vous donner
la philosophie qui est la nôtre, il ne s'agit pas de cibler une application de
réseau social plutôt qu'une autre. Il s'agit d'abord, dans notre quête de
souveraineté européenne en matière de numérique, d'assurer que toutes les
applications qui peuvent être utilisées à haut niveau, puisqu'on parle là
d'appareil d'État, puissent faire l'objet, puissent avoir toutes les garanties
en matière de traitement des données au sein de l'Union européenne. Et nous ne
voulons pas que ces applications aient des données qui soient traitées à
l'extérieur de l'Union européenne, parce que c'est un des gages de souveraineté
et nous ne sommes pas naïfs en la matière. Donc, nous continuons de suivre cela
et nous travaillons également, en européens, avec les différents opérateurs de
réseaux sociaux pour nous assurer que pour que les choses se passent bien et
dans la durée, eh bien, ces règles élémentaires puissent être respectées.
Mathieu DESMOULINS
Bonjour Monsieur le Ministre. Mathieu DESMOULINS, pour
TF1-LCI. Il ne vous aura pas échappé ces déclarations par médias interposés
entre la ministre des Sports et l'ancien président de la Fédération Française
de Football, Noël LE GRAËT. Est-ce que le président de la République a apporté
son soutien à l'une des deux personnes ? Noël LE GRAËT, dans une interview,
annonce notamment qu'il a reçu un appel du Président pour lui dire qu'il est ,
je cite, « un dirigeant formidable ». Est-ce que cela se fait au détriment de
l'action de la ministre des Sports ? Merci.
Olivier VÉRAN
Il n'a pas été question du tout de ce sujet dans le Conseil
des ministres, ni avant ni après Noël LE GRAET n'est plus président de la
Fédération Française de Football. Il a choisi de démissionner. Nous considérons
que c'est une décision qui est sage, considérant le contexte. Il a déclaré
vouloir faire appel, je crois, du rapport d'enquête indépendant qui a été
diligenté par l'Inspection générale. Je sais que ce rapport d'audit a donné
lieu à l'audition de plus d'une centaine de personnes extrêmement sérieuses et
que la justice a pu être saisie par endroit s'agissant de Monsieur LE GRAET
donc je n'ai pas de commentaire à faire au-delà de cette question.
Maxence LAMBRECQ
Bonjour. Maxence LAMBRECQ, France Inter. Deux
éclaircissements : le premier sur la réforme des retraites : hier Olivier
DUSSOPT disait : pourquoi pas revenir au Sénat sur la clause du “grand-père”,
pour la fin des régimes spéciaux ? Est-ce que c'est d'actualité une date à 2035
à 2040 pour que les régimes spéciaux s'éteignent bien avant pour les salariés
actuellement embauchés dans ces entreprises, et le deuxième éclaircissement,
c'est sur le projet de loi immigration, mais peut-être d'abord sur les
retraites ?
Olivier VÉRAN
Sur les retraites, nous sommes ouverts à des
améliorations du texte. Nous l'avons dit et je le redis bien volontiers,
s'agissant par exemple d'une proposition de la majorité sénatoriale qui
consiste à permettre une surcote pour les femmes qui ont eu plusieurs enfants.
Nous allons étudier ça de très près. S'agissant des régimes spéciaux, nous
sommes là dans la prolongation d'une action que nous avons commencé il y a
quelques années, puisque nous avons mis fin au régime spécial de la SNCF avec
des modalités qui ont montré leur efficacité et que nous voulons appliquer
scrupuleusement aux régimes spéciaux qui persistent aujourd'hui. Donc, nous ne
souhaitons pas accélérer ou aller trop vite en besogne. Il n'est pas
complètement illogique de considérer qu'on ne change pas les règles du jeu en
cours de match et que pour des salariés qui sont rentrés dans la carrière avec
des règles très précises, il serait quand même compliqué de leur expliquer que
toutes les règles ont été chamboulées. Donc, nous souhaitons supprimer les
régimes spéciaux, ce que nous portons dans ce projet de loi et souhaitons le
supprimer dans la justice.
Maxence LAMBRECQ
Gérald DARMANIN, au Sénat hier, pendant son audition sur
le projet de loi immigration, se montrait ouvert à des restrictions du
regroupement familial, à des conditions plus strictes de revenus, de taille du
logement, etc. Qu'en est-il ? Est-ce que vraiment le Gouvernement porte cette
ouverture sur cette question-là, alors que ce n'est pas dans le texte
aujourd'hui ?
Olivier VÉRAN
Je n'ai pas les éléments pour pouvoir répondre à cette
question. Mais le ministre de l'Intérieur est complètement fondé à le proposer
et donc on verra ensuite dans les débats ce qu’il y aura, je n’ai pas là les
éléments factuels.
Journaliste
Une dernière question peut-être, à moins que mes
collègues veuillent en poser une encore après. Hier, il y a eu une réunion de
groupe du groupe Renaissance. Plusieurs députés ont fait remonter une volonté
de peut-être parler d'abord du projet de loi du travail avant celui sur
l'immigration. Ça a été noté notamment par le ministre RIESTER pour
transmission à la Première ministre et au président de la République. Est-ce
que vous avez des nouveautés, des annonces à faire sur ce sujet ?
Olivier VÉRAN
Pas d'annonce et je n'ai pas vocation non plus à
commenter le contenu d'une réunion, je crois, à huis clos, de parlementaires ou
d’un Ministre.
Journaliste
En l'occurrence, qui était notifiée par un Ministre,
Monsieur RIESTER.
Olivier VERAN
Oui non, je n’ai pas de… Même chose que pour votre
collègue, je n'ai pas de commentaire. Je n'ai pas les éléments factuels pour
vous répondre.
Journaliste
Merci.
Olivier VERAN
Merci à tous pour ça.
Serge CIMINO
Bonjour. Serge CIMINO, pour France Télévisions. Une
petite précision sur le panier anti inflation. La date qui avait été avancée,
d'une deadline autour du 15 mars, reste pour vous d'actualité ou ça risque
d'être un peu plus long ?
Olivier VERAN
Je n'ai pas entendu de remise en question de cette
échéance pour pouvoir présenter aux Français des dispositifs, encore une fois,
opérationnels, quelle que soit la terminologie ou le ou le contenu. Ce qui
compte, je le redis, la philosophie, c'est de permettre de baisser la facture
des Français qui font leurs courses ou qu'ils les fassent.
Serge CIMINO
Donc, ça aboutira au 15 mars ?
Olivier VERAN
Je n’ai pas de notion de changement de date.
Serge CIMINO
Merci
Olivier VERAN
Merci à tous.