Mobiliser toutes les forces pour le retour à l'emploi des chômeurs

Ce contenu a été publié sous le gouvernement de la Première ministre, Élisabeth Borne.

Publié le 15/05/2023

La Première ministre a visité l'agence Pôle emploi de Trois Bassins, à La Réunion, où elle a lancé l'expérimentation France Travail qui doit mobiliser tous les leviers pour permettre à chaque chômeur de retrouver un emploi.

Élisabeth Borne visite l’agence Pôle emploi à Saint-Leu Trois-Bassins.
Élisabeth Borne visite l’agence Pôle emploi à Saint-Leu Trois-Bassins. - Source : Service d'information du Gouvernement

Tout le monde joint ses compétences, ses forces pour accompagner au mieux les personnes éloignées de l'emploi et les bénéficiaires du RSA pour pouvoir accéder à un emploi.

Élisabeth Borne

  • Première ministre
Source : La Première ministre Élisabeth Borne au Pôle emploi de Saint-Leu Trois Bassins

La Première ministre Élisabeth Borne a lancé, à l'issue de sa visite de l’agence Pôle emploi à Saint-Leu Trois-Bassins,, l'expérimentation France Travail.

Élisabeth BORNE

Mesdames et Messieurs, comme vous le savez, le plein emploi, c'est l'un des piliers de la feuille de route de mon Gouvernement. J'y tiens particulièrement parce que je suis convaincue que c'est par le travail qu'on peut choisir son projet de vie, qu'on peut s'émanciper. Et je pense que les témoignages des femmes en l'occurrence, qui étaient bénéficiaires du RSA, qui vont pouvoir retrouver un emploi, le montrent bien.

Donc évidemment, la situation, elle, peut être différente selon les territoires. Ici, à La Réunion, on a agi depuis 2017, on a fait baisser le chômage de 7 points, mais il reste très élevé à 17 %, beaucoup plus haut qu'au niveau national. On doit donc continuer à mobiliser tous les leviers pour permettre à chacun de retourner vers un emploi. C'est d'autant plus important dans un contexte où on sait aussi qu'il y a beaucoup d'entreprises qui cherchent à recruter, qui nous disent qu'elles n'y arrivent pas. Donc tous ces outils, c'est bien sûr continuer ce qui a été développé dans le précédent quinquennat, avec par exemple l'apprentissage ; l'apprentissage à La Réunion, on est à fois 4 par rapport à 2019.

C'est aussi un autre levier qui me tient particulièrement à cœur, le contrat d'engagement jeune. Il y a 10 000 contrats d'engagement jeunes qui ont été signés à La Réunion, donc c'est l'accompagnement spécifique pour les jeunes éloignés de l'emploi.

Et puis on veut franchir une étape supplémentaire avec la mise en place de France Travail. Donc France Travail, on est en train de l'illustrer ici à La Réunion, qui est le seul territoire d'outre-mer qui est parmi les 18 territoires d'expérimentation. Et donc, vous l'avez vu, tout le monde joint ses compétences, ses forces pour accompagner au mieux les personnes éloignées de l'emploi et les bénéficiaires du RSA pour pouvoir accéder à un emploi. On lance cette expérimentation ici, dans le même temps, un projet de loi sera présenté début juin en conseil des ministres. Et donc on veut se donner toute la capacité à faire travailler ensemble Pôle emploi, les missions locales, le Conseil départemental, la région qui est responsable aussi de la formation des demandeurs d’emploi. Donc on mobilise tous, toutes nos forces pour pouvoir accompagner au mieux les bénéficiaires du RSA.

Et puis peut-être une précision, donc ici à La Réunion, on peut s’appuyer sur ce qui a été fait dans le précédent quinquennat là encore, de recentralisation du RSA. Donc il y a un déjà un travail de partenariat très important qui existe entre les différents acteurs, et je précise qu’on va permettre à La Réunion, comme ça peut être le cas dans l’Hexagone, de pouvoir cumuler le RSA avec un emploi saisonnier. Vraiment l’idée, c’est d’inciter au retour à l’emploi par tout moyen.

 

Journaliste

Madame la ministre, vous avez dit, le taux de chômage est très élevé à La Réunion. Il y a à peu près 200 000 bénéficiaires du RSA, ici à la Réunion.

 

Élisabeth BORNE

100 000, mais c'est un tiers des ménages, finalement.

 

Journaliste

Il n'y en a que 2 200 qui bénéficient de ce dispositif. Est-ce qu'il est envisagé d'étendre justement ce dispositif peut-être à l'ensemble du territoire de La Réunion ?

 

Élisabeth BORNE

Alors, c'est bien l'esprit. Vous voyez, il faut qu'on fasse les choses au mieux, donc on démarre pour une première expérience, s'assurer que tout fonctionne bien. Et évidemment, ce dispositif, il a vocation à être généralisé à tous les départements de La Réunion, à tous les départements de France.

 

Élisabeth BORNE

Ce sera dans un futur proche ou on ne sait pas… (inaudible).

 

Élisabeth BORNE

Oui, oui, donc du coup, là, on est dans une expérimentation, mais dans le même temps, on présente la loi en conseil des ministres. Une fois que la loi sera votée, on pourra généraliser tout une série d'outils à l'échelle nationale.

 

Journaliste

Mais qu'est-ce que vous dites aux gens les plus éloignés de l'emploi ? Vous avez rencontré 3 bénéficiaires du RSA qui ne sont pas forcément représentatifs de ce qui se passe sur l'île où il y a aussi beaucoup de pauvreté, beaucoup de misère ; qu'est-ce que vous dites à ces gens qui ne vont pas forcément pouvoir se rendre à tous les rendez-vous, qui ne vont pas forcément pouvoir cocher les 15 à 20 heures d'activités obligatoires, qu'est-ce que vous dites à ces gens-là ?

 

Élisabeth BORNE

Je dis à tous les bénéficiaires du RSA qu'on va faire ce qu'on fait ici déjà dans le cadre de l'expérience… pardon, de la recentralisation du RSA, c'est-à-dire avoir une évaluation à 360 degrés, comme on dit, de la situation, de leur situation, qu'évidemment je suis bien consciente et les témoignages qu'on a entendus le montrent, qu'il peut y avoir des difficultés, des freins pour accéder à un emploi quand on a des mamans comme on vient de les entendre, qui nous disent « j'ai des enfants ». Bien évidemment, il faut leur proposer une solution de garde. Quand on a une dame qui me dit « Je n'ai pas le permis de conduire et donc je ne vais pas pouvoir aller vers ce métier d'aide à domicile qui me plaît »,  on va l'accompagner pour passer son permis de conduire. Donc on va lever tous ces freins périphériques. Et c'est en travaillant tous ensemble : le département en charge de l'insertion, la Région en charge de la formation des demandeurs d'emploi, les communes en charge notamment des sujets de garde d'enfants, qu'on va arriver à proposer le meilleur accompagnement pour permettre à chacun de lever les freins préalables et de pouvoir accéder à un emploi.

 

Journaliste

Mais si jamais les allocataires ne viennent pas justement faire leurs 15 à 20 heures de formation ou d'insertion et qu'ils n'ont pas de raison valable, entre guillemets, qui soit, par exemple, l'absence de permis de conduire ou bien des problèmes de garde d'enfants, est-ce que le versement de l'allocation du RSA sera supprimé ? Est-ce que c'est tranché ?

 

Élisabeth BORNE

Alors je vous confirme que, en fonction de l'évaluation, les personnes qui rentrent dans un parcours d'accompagnement vers l'emploi, parce qu'on a réglé les autres problèmes préalables, pour ces personnes-là, c'est un système de droits et devoirs, d’engagement réciproque. Et donc on propose un accompagnement, comme ça a été décrit : des immersions en entreprise, de la formation, éventuellement des contrats de professionnalisation, et on attend du bénéficiaire du RSA qu’il s'engage, lui aussi, dans ce parcours dès lors qu'on a réglé les problèmes périphériques. Et en effet, je vous confirme que dans le projet de loi, il y aura la possibilité de suspendre sur une durée courte, peut-être pour 6 semaines pour démarrer, mais en tout cas, il y aura un dispositif aussi de sanction dès lors qu'on a accompli de notre côté notre part de responsabilité ; c'est-à-dire qu'on a mis la personne bénéficiaire du RSA en situation de suivre le parcours qu'on lui a proposé.

 

Journaliste

Merci.

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