En application des décrets de déport des 23 octobre 2020 et 2 juin
2022, la mission d’inspection, saisie par le Premier ministre le 3 mars 2022, a
présenté les conclusions finales de son rapport, ce jeudi 28 juillet.
La mission met en exergue, dans la continuité du rapport
intermédiaire, les
manquements disciplinaires de deux personnels en raison d’une
part, d’un défaut de vigilance active, et d’autre part, d’une gestion
inappropriée tant de la vidéosurveillance que de l’orientation en quartier
d’évaluation de la radicalisation (QER).
Le rapport établit ensuite une liste de 12 recommandations.
Les six premières s’adressent au nouveau chef d’établissement de
la maison centrale d’Arles. Elles concernent l’amélioration des règles de contrôle des
secteurs d’activités, zone de commission des faits et la maîtrise et
l’articulation de la vidéosurveillance afin de permettre des interventions
immédiates.
Les cinq suivantes s’adressent pour quatre d’entre elles, au
directeur de l’administration pénitentiaire et concernent l’actualisation des circulaires en matière
de vidéosurveillance et de règles d’affectation dans les QER.
Pour les quartiers d’évaluation, le rapport souligne la nécessité d’un suivi plus complet et dans
des délais courts des échelons régionaux et centraux. Il recommande, sur ces
situations, la transmission
d’avis traçables dans des logiciels dédiés et accessibles à
tous, de rapports circonstanciés, accompagnés de manière systématique, des
procès-verbaux de commissions utiles afin que chaque niveau soit totalement
informé et en mesure de prendre toute décision utile.
La cinquième recommandation s’adresse aux directeurs de
l’administration pénitentiaire et à celui des affaires criminelles et des
grâces, afin de rappeler
aux autorités judiciaires et aux services déconcentrés de l’administration
pénitentiaire que
le comportement difficile
d’une personne détenue ne fait pas obstacle à son évaluation et son affectation
dans un quartier de prise en charge de la radicalisation, orientation que la
mission juge appropriée.
Une recommandation est à l’attention du directeur de cabinet de la
Première ministre, afin de faire
évaluer la mise en œuvre des mesures pénitentiaires du plan interministériel de
prévention de la radicalisation.
La Première ministre a pris acte des
conclusions de la mission et décidé
de donner suite aux manquements relevés par l’inspection
générale contre deux personnels
par le déclenchement de procédures disciplinaires.
La Première ministre a également décidé de suivre
l’intégralité des recommandations. Elle a immédiatement demandé aux directions
concernées de les mettre en œuvre, dans le cadre notamment d’une
évaluation des mesures pénitentiaires du plan interministériel de prévention de
la radicalisation.
La Première ministre demandera au ministre de la Justice de
diligenter une mission
d’inspection sur l’évaluation des quartiers d’évaluation et de prise en charge
de la radicalisation. En effet, cinq ans après le déploiement
par l'administration pénitentiaire de ces dispositifs, il apparaît nécessaire
de dresser un bilan, le cas échéant, en coordination avec les inspections
d’autres ministères.
Le rapport intermédiaire de l’inspection générale de
la Justice ayant déjà été transmis
aux magistrats instructeurs du tribunal judiciaire de Paris en
charge de la procédure ouverte des chefs d’assassinat en lien avec une
entreprise terroriste, le
rapport définitif le sera également.
Remise du rapport d’inspection de fonctionnement de la maison centrale d’Arles faisant suite à l’assassinat d’Yvan Colonna