Compte rendu du Conseil des ministres du 19 avril 2023
Olivier VÉRAN
Mesdames, Messieurs, juste partage de l’effort, juste
partage de la valeur, juste reconnaissance de leur valeur, solidarité, liberté
ou justice, c’est ce qui anime les Françaises et les Français depuis des
semaines, depuis des mois. Le Président l’a dit, nous avons 100 jours, 100
jours pour accélérer sur tous les chantiers prioritaires pour notre pays. Car
face aux désordres géopolitiques, aux dérèglements climatiques, aux ruptures
technologiques, aux transitions écologique et énergétique, nous ne pouvons nous
permettre ni attentisme ni populisme.
Nous allons procéder avec calme, avec
efficacité pour que le quotidien des Français se trouve amélioré. Amélioré, ça
veut dire, faire en sorte que notre système de santé redevienne comme avant ;
que notre école soit mieux qu'avant ; et définitivement lancer notre pays vers
l'avant, vers les Jeux Olympiques de Paris, vers la transition écologique dans
la bataille des révolutions numériques.
100 jours, trois grands axes mis en
avant par le président de la République : travail, ordre, progrès ; 60
politiques prioritaires du Gouvernement et une feuille de route qui sera
présentée la semaine prochaine par la Première ministre, à l'issue du Conseil
des ministres.
Ces priorités du Gouvernement, je m'engage à les évoquer avec
vous le plus souvent possible, comme je m'efforce de le faire pour tous les
sujets d'envergure et d'intérêt pour les Français et pour notre pays, les
réalisations concrètes et les progrès aussi. Donnons-les à voir.
Sur le
territoire, des usines reviennent. C'est le cas à Feuquières-en-Vimeu dans la
Somme, où l'on produit à nouveau des pompes à chaleur depuis 2023. On est
habitué à parler de délocalisation. Là, il s'agit d'une relocalisation depuis
la Serbie. À Carelide, dans le Nord, nous avons sauvé le dernier fabricant
français de poches à perfusion et c'est une bonne nouvelle pour notre
souveraineté sanitaire, industrielle, pour l’emploi et pour les territoires.
Ces projets marquent la réindustrialisation concrète du pays, avec 200 usines
supplémentaires ouvertes ces deux dernières années, des milliers d'emplois
industriels, comme le président de la République va l'illustrer ce jour en se
déplaçant en Alsace.
À nous tous de raconter ou relayer les succès du quotidien
des territoires de notre pays. Ces 100 jours devant nous ne constituent ni un
changement de cap, ni un virage politique, ni un grand reset, c'est au
contraire la volonté de continuer à faire mieux, à faire plus, à faire avec
toutes celles et tous ceux qui sont prêts à accepter la main tendue, même s'il
y a eu des désaccords sur la forme ou sur le fond.
Pouvoir d'achat, pouvoir
d’agir, nous allons continuer à décliner notre politique sur chacun de ces
thèmes pour que chacune, chacun se sente à nouveau maître de son destin, autant
que dans son quotidien.
J'en viens maintenant aux textes présentés ce jour en
Conseil des ministres. La ministre de la Culture a présenté un projet de loi
très important. Il est relatif à la restitution des biens culturels qui ont
fait l'objet d'une spoliation entre 1933 et 1945. C'est un texte qui s'inscrit
dans une démarche plus large de restitution de biens culturels, en prenant le
parti assumé de revenir sur le principe d'inaliénabilité du domaine public. Par
devoir de mémoire, nous souhaitons rendre aux ayants droits, individu ou
nation, les biens qui appartiennent aujourd'hui aux collections publiques. Ce
projet de loi, c'est le premier d'un triptyque.
Il sera suivi d'une proposition
de loi sénatoriale relative aux restes humains, dans les semaines qui viennent,
et à l'automne, d'un projet de loi sur les biens originaires d'Afrique ou de
Madagascar. Concernant les biens issus des spoliations dans le contexte des
persécutions antisémites entre 1933 et 1945, nous souhaitons faciliter et
accélérer le processus de restitution. Pour ce faire, la restitution ne sera
plus que soumise à l'avis d'une commission, et non plus au passage obligatoire,
mais plus lent, devant le Parlement.
Par ailleurs, ce texte précise que si un
accord mutuel est trouvé entre les parties, le bien pourra continuer de figurer
dans les collections publiques.
3 autres textes ont été présentés en
adaptations de dispositions dans les territoires ultramarins. Il s'agit d'un
projet de loi sur le code monétaire et financier qui est rendu applicable, sans
modification, dans des collectivités d'Outre-mer, il s'agit de l'application de
la loi bioéthique et d'ordonnances relatives aux dispositifs médicaux, avec des
progrès majeurs comme l'ouverture de la PMA aux couples de femmes et aux femmes
seules, l'ouverture d'un droit d'accès aux origines, l'autoconservation des
gamètes sans raison médicale.
Concernant l'extension et l'adaptation de
diverses dispositions relatives à la santé, là aussi, on touche à des sujets
essentiels. On étend à Wallis-et-Futuna et à la Nouvelle-Calédonie ou à la
Polynésie française, dans le respect des compétences de chacun, des mesures qui
permettent de renforcer l'accès à l'avortement, la possibilité pour les
sages-femmes de prescrire des dépistages et traitement de certaines infections
sexuellement transmissibles, ou encore la protection par le secret de la
prescription des contraceptifs pour les mineurs.
Par ailleurs, cette
ordonnance, elle vient également encadrer et préciser les conditions dans
lesquelles peuvent être menées des recherches impliquant la personne humaine,
afin de garantir la sécurité et la bonne information du participant.
J'en ai
terminé. Je prends les questions.
Samis SFAXI
Bonjour Monsieur le Ministre.
Olivier VÉRAN
Bonjour.
Samis SFAXI
Samis SFAXI pour BFMTV. On a nos confrères qui sont sur
place à Muttersholtz, et on nous explique justement que des manifestants ont
été repoussés à 2 h 00 de l'arrivée du président de la République. Hier, des
ministres aussi ont été bloqués, notamment à la CAF. C'est le cas de la
ministre DARRIEUSSECQ. Ma question, elle est assez simple : est-ce que c'est
mission impossible aujourd'hui, pour les ministres, pour le président de la
République, d'aller sur le terrain, d'échanger avec les Français et justement
de pouvoir expliquer cette réforme ou d'autres ? Merci.
Olivier VÉRAN
Alors, non seulement c'est possible, mais c'est souhaitable
et c'est même indispensable que les membres du Gouvernement puissent se rendre
sur l'ensemble du territoire national pour justement à la fois décliner les
réformes qui sont en cours ou qui sont passées, montrer des résultats, depuis 6
ans. C'est important qu'on parle de ce qui change dans notre pays. En 6 ans, la
France est équipée à quasiment 100 % en fibre numérique haut débit. En 6 ans,
nous avons implanté plus de 2 000 Maisons France Services pour avoir, à
nouveau, des personnes humaines en face de demandeurs qui parfois sont éloignés
des dispositifs numériques, pour les aider dans leurs démarches du quotidien.
En 6 ans, on a créé 1,7 million d'emplois, on a baissé les impôts. Tout ça, il
faut le donner à voir pour vraiment que chacun puisse se rendre compte de ce
qui évolue dans le bon sens pour notre pays. Donc chacun d'entre nous a
vocation à aller sur le terrain. Le président de la République est à l'évidence
le meilleur ambassadeur de la politique conduite dans ce pays depuis 6 ans. Il
sera donc amené, lui aussi, à se déplacer, aujourd'hui, en Alsace. Demain, ce
sera sur la question de l'école. La semaine prochaine, sur des thèmes sans
doute régaliens. Donc chacun prend sa part dans cette mise en exergue et mise
en valeur de ce qui a été fait, de ce qui reste aussi à faire pour améliorer le
quotidien des Français. Je le ferai moi-même d’ailleurs, demain, dans le Var.
Samis SFAXI
Mais vous concédez que c'est très compliqué, en ce moment,
pour tout le Gouvernement et le président en particulier, d'échanger avec les
Français ?
Olivier VÉRAN
Échanger avec les Français, ce n'est jamais compliqué. C'est
toujours une chance de pouvoir échanger avec les Français. Et figurez-vous que
quand on rencontre des Français au quotidien, en fait, ils parlent avec nous et
on parle avec eux et on échange sur les politiques qui sont conduites. Et ils
nous disent ce qui va mieux, ce qui ne va pas mieux et ce qu'ils attendent de
nous. Je différencie le dialogue direct et franc avec les Français, de ceux que
vous appelez vous-même, des mobilisations, parfois partisanes, parfois
politiques, parfois très politisées et qui voudraient empêcher le dialogue.
Mais je vous garantis, et je vous rassure là-dessus, on a non seulement
vocation à dialoguer, échanger avec les Français, et on compte bien le faire.
Jacques SERAIS
Bonjour Monsieur le ministre, Jacques SERAIS, Europe 1. On a
appris il y a quelques minutes que Laurent BERGER allait quitter ses fonctions
à la tête de la CFDT, en juin prochain. Comment est-ce que vous réagissez à
cette annonce ?
Olivier VÉRAN
Écoutez, je salue évidemment l'action de la CFDT, de Laurent
BERGER à la tête de ce syndicat. Il est libre de décider du moment où il arrête
son mandat et ça aura été un partenaire sérieux, exigeant, parfois coriace,
nous l'avons vu, et avec lequel nous avons pu obtenir des avancées importantes
pour notre pays en matière de droits sociaux ou d'évolution du travail. Le
dernier accord sur le partage de la valeur en entreprise, qui fait que dès
qu'une entreprise de plus de 10 salariés fait des bénéfices, les salariés en
verront la couleur. Nous le devons aussi à cette qualité du dialogue social.
Bastien AUGEY
Bonjour, Bastien AUGEY, pour TF1 et LCI. Le Président a
redit son intention d’avoir une loi ou un texte sur l'immigration. Mais on a
plusieurs sons de cloche différents au sein de la majorité. Certains pensent
que ce ne sera pas possible d'avoir un seul texte. Est-ce que vous pouvez nous
préciser quel sera le calendrier, la méthode sur cette potentielle loi sur
l'immigration ? Est-ce qu'il y aura une convention citoyenne, des concertations
? Comment ça va se passer ? Est-ce qu’il y aura bien un seul texte ? Je vous
remercie.
Olivier VÉRAN
Sur ce qui va être le calendrier et la méthode, je vous
demande une petite semaine de patience puisque je l'ai dit en préambule, c'est
la Première ministre qui devrait être à ma place ou peut-être ailleurs, après
le Conseil des ministres la semaine prochaine pour présenter la feuille de
route. Donc vous aurez l'occasion d'avoir beaucoup de détails sur tous les
textes importants. Ce que je vous confirme, c'est la volonté du président de la
République, de la Première ministre, de pouvoir, aussi, au-delà de la question
des priorités du quotidien pour les Français que sont le pouvoir d'achat, parce
que le coût de la vie pèse évidemment pour de nombreux compatriotes, au-delà de
la question de l'école, j'en ai parlé, de la santé, j'en ai parlé, de pouvoir
avoir cette grande transformation dans le travail qui est attendu par les
Français. Qu'on puisse parler des fins de carrière, de l'emploi des seniors, de
la qualité de vie au travail, de la santé au travail et également qu'on puisse
parler de la question de l'immigration, parce que là aussi, il y a beaucoup à
faire.
Thomas DESPRÉ
Bonjour Monsieur le ministre, Thomas DESPRÉ pour RTL. Sur cette
question de l'immigration, est-ce qu'il faut assumer, comme l'ont évoqué
certains participants à la réunion lundi, est-ce qu'il faut accepter l'usage
éventuel du 49-3 sur cette réforme, si par exemple, il n'y a pas d'accord avec
Les Républicains, qui n'accepteraient pas de voter votre texte ?
Olivier VÉRAN
Vous me posez une question délicate. Je n’ai pas d'avis
gouvernemental à vous donner. J’ai bien un avis personnel, mais ce n'est pas le
lieu pour vous le donner.
Quentin CHATELIER
Bonjour, Quentin CHATELIER, de Liaisons Sociales, je reviens
sur l'agenda social. Est-ce que vous pouvez nous dire qui va décider des thèmes
de négociation entre partenaires sociaux ? Est-ce que le Gouvernement va
imposer ces thèmes ou est-ce que vous allez laisser les partenaires sociaux
décider des thèmes qu'ils négocieront dans les prochains mois ? Merci.
Olivier VÉRAN
Si le président de la République a invité les syndicats à
venir, même sans délai, s'ils le souhaitent, pour le rencontrer et discuter de
la suite. C'est bien parce que nous avons un dialogue… Il doit s'engager un
dialogue ouvert sur les thèmes, sur les priorités, en lien avec le travail,
avec le quotidien des Français, donc il n'y a pas de feuille de route qui soit
dictée. Par contre, il y a la vraie volonté d'avancer, et encore une fois, tous
ces mois de discussions, même s'il y a eu des désaccords persistants sur la
question de l'âge de départ à la retraite, ont eu le mérite de mettre en
exergue des priorités nouvelles, en lien avec le travail, pour les Français et
les priorités des Français sont les priorités du Gouvernement.
Quentin CHATELIER
Et est-ce qu'il y a des thèmes que vous voulez imposer aux
partenaires sociaux ?
Olivier VÉRAN
Il n'y a pas de thème à imposer, de figures à imposer. Je
crois, encore une fois, que quand on parle des fins de carrière, de l'emploi
des seniors, quand on parle des carrières longues, quand on parle de la
reconversion professionnelle, quand on parle de la prévention de la pénibilité
au travail, ce sont des priorités pour tout le monde. Donc, ce sont des thèmes
qui s'imposeront d'eux-mêmes, à la rigueur, j'imagine. Mais je n'ai pas à
préempter la nature du dialogue qui va se nouer entre l'exécutif et les syndicats.
Seulement, je redis que nous sommes totalement enclins à engager le dialogue,
et sans délai. La porte est ouverte.
Quentin CHATELIER
Merci beaucoup.
Anne RENAUD
Bonjour Monsieur. Anne RENAUD de l’AFP. Est-ce que vous
pensez, comme Monsieur ROSANVALLON, qu'on traverse la pire crise depuis la
crise algérienne en France ?
Olivier VÉRAN
Pierre ROSANVALLON écrit depuis 25 ans sur la crise de
représentation politique. Je ne partage pas du tout le constat d'une crise
démocratique. Nos institutions ont fonctionné, à plein. Il y a une crise de
confiance, une crise de confiance dans les Institutions, une crise de confiance
dans la représentation politique. C'est une crise de confiance qui ne remonte
pas à la réforme des retraites, loin s'en faut, et c'est une crise de confiance
qui n'est pas franco-française, et que vous trouvez dans beaucoup de
démocraties dans le monde, et qui doit nous interroger. D'ailleurs, ça nous
interroge à telle enseigne que le président de la République a souhaité
intituler un Ministère de ces questions-là de Renouveau démocratique. Et c'est
aussi le sens de la démarche du Président qui, avant même sa réélection, avait
annoncé le Conseil national de la refondation pour permettre à toutes les
forces vives de la nation, au niveau national, et dans tous les territoires, de
se rencontrer, de partager des diagnostics sur l'état du pays et de proposer et
de mettre en commun des solutions. C'est aussi le sens de la convention
citoyenne sur la fin de vie, qui est une innovation démocratique, qu'on appelle
de la démocratie délibérative, c’est-à-dire qu'on confie davantage de pouvoir
décisionnel et d'orientation politique à des citoyens, en l'occurrence, tirés
au sort. Ce qui montre bien qu'on entend cette volonté pour les Français d'être
pleinement utiles. Et nous disons aux Français : vous êtes utiles et même
indispensables à la continuité de l'action dans le pays. Donc, non, je ne
partage pas le constat. Par ailleurs, Pierre ROSANVALLON décrit aussi dans un
de ses ouvrages, il appelle ça : les “épreuves de la vie”, qui peuvent aussi
fonder la défiance dans les Institutions. Les épreuves de la vie, c’est les
fins de mois difficiles, c'est les difficultés pour accéder aux urgences, c'est
quand votre enfant n'a pas de prof lorsqu'il va en classe. Ces épreuves de la
vie, nous voulons justement les combattre et c'est tout le sens du programme
des 100 jours qu'a donné le président de République.
Anne RENAUD
Et à cet égard, est-ce qu'une commission transpartisane sur
les Institutions est prévue pour mai, doit être lancée au mois de mai ?
Olivier VÉRAN
Alors, le président de la République a annoncé qu'il voulait
engager un chantier du… le chantier de la réforme des Institutions. Vous aurez
les détails sur les modes d'organisation et les délais plus tard.
Claire FLOCHEL
Bonjour Monsieur le Ministre. Claire FLOCHEL pour France
Inter. Carrefour va offrir des jours de congé supplémentaires aux femmes qui
souffrent d'endométriose ou de douleurs menstruelles, la même chose a été mise
en place à la mairie de Saint-Ouen, il y a peu de temps, voilà, une poignée
d'entreprises s'y mettent. Ne faudrait-il pas généraliser le dispositif ?
Est-ce que le Gouvernement compte légiférer ?
Olivier VÉRAN
D'abord, je salue à titre personnel la démarche de
Carrefour, parce que lorsque vous souffrez et que c'est mensuel et que vous
êtes en grande difficulté pour aller travailler, il faut le reconnaître. Et ça
fait partie, je pense, de ce grand mouvement d'égalité entre les droits entre
les femmes et les hommes dans notre pays. Vous l'avez dit vous-même, à la fois
des collectivités, à la fois des entreprises s'engagent. Je ne suis pas sûr que
la réponse doive être législative, mais c'est encourager le dialogue social, là
où c'est possible, là où ça fait sens, là où il y a une volonté pour que ça
puisse se diffuser. Mais c'est… Vous savez, on a encore beaucoup de combats à
mener pour l'égalité entre les femmes et les hommes. Celui-ci, je considère
qu'il en fait partie.
Claire FLOCHEL
Donc, le Gouvernement ne compte pas pousser pour une loi ?
Olivier VÉRAN
Il n'a pas l'heure à laquelle je vous parle, le projet de
loi sur cette question. Mais on regarde avec attention la manière dont les
choses se déroulent dans les entreprises et les collectivités qui le mettent
déjà en place.
Journaliste
Monsieur le ministre, vous qui connaissez particulièrement
bien le secteur hospitalier, le Président a annoncé lors de son allocution
vouloir désengorger les urgences d'ici à la fin de l'année prochaine. Est-ce
que c’est un objectif réalisable ? Est-ce que vous maintenez cette promesse,
véritablement ?
Olivier VÉRAN
Le ministre de la Santé a eu l'occasion de s'exprimer hier,
suite à l'allocution du Président, pour dire que tous les services de santé se
mettaient au travail pour que cet objectif soit atteint. Et quand le président
de la République fixe un objectif, eh bien, le rôle du Gouvernement et de tous
les acteurs de la santé, c'est de faire en sorte que cet objectif, il soit
tenu, d'autant que c'est un objectif prioritaire pour les Français. Il y a beaucoup
d'angoisse, c'est vraiment le thème... La santé, c'est quand même toujours dans
le top 3 dans les enquêtes d’opinion dans les priorités des Français. On n’en
parle pas tous les jours sur les… et c’est tout à fait normal sur les chaînes
infos ou dans les médias, mais c’est vraiment un sujet d'angoisse et de
préoccupation, ce sentiment d’insécurité sociale, dont parlait à l’époque
Robert CASTEL, un autre grand sociologue français, et qui fait que les gens ont
le sentiment, et parfois pas que le sentiment, qu'il y a une perte de services
publics dans les territoires dans lesquels ils vivent. Or, la santé est une
priorité pour le Gouvernement. Chacun sait les difficultés auxquelles nous
faisons face, qui ne sont pas de notre fait. La désertification médicale, c'est
quelque chose qui remonte à 40-50 ans de mauvaise gestion publique. Nous avons
supprimé ce qui empêchait de former davantage de médecins dans notre pays. Il
faut quand même 10 ans pour les former et donc, dans l'intervalle, on y va sur
la télémédecine, on transfère des compétences à des professionnels de santé
paramédicaux. Une loi qui vient d'être adoptée par le Parlement, qui va
permettre à des Français d'aller directement chez un kiné par exemple, sans
avoir besoin d'attendre deux jours parfois, pour voir leur médecin généraliste,
lorsque le kiné peut suffire à faire ses premiers soins. Il y a bien d'autres
dispositions encore et on travaille, on innove, dans les territoires, pour
faire en sorte que les services d'urgences soient désengorgés.
Journaliste
Mais, est-ce que vous pouvez assurer que cette promesse sera
tenue ?
Olivier VÉRAN
Je vous dis que par définition lorsque le Président nous
confie une mission, c'est une mission qui nous tient à cœur, c’est une mission
qui est fondamentale pour les Français. On met tout en œuvre pour y réussir.
Bastien AUGEY
Un nouveau Bastien AUGEY pour TF1, LCI. Est-ce que quand
Bruno LE MAIRE dénonce les aides sociales qui, je cite, partent parfois au
Maghreb, ce sont ses mots, ce sont aussi les mots du Gouvernement ? Est-ce que
c'est aussi la position du Gouvernement ?
Olivier VÉRAN
J’explicite les choses si vous en êtes d'accord. À compter
du mois de juillet de cette année, il ne sera plus possible de verser des
prestations sociales sur des comptes bancaires à l'étrangern parce qu'il est
tout à fait normal de vérifier que les gens qui bénéficient d'aides sociales
remplissent les critères pour en bénéficier. Notamment, il y a des conditions
de résidence dans notre pays, chacun peut le comprendre. Donc ça, c'est déjà
quelque chose qui a été acté. Ensuite, il va y avoir un deuxième grand volet
présenté par le ministre des Comptes publics, Gabriel ATTAL, qui va être la
lutte contre les fraudes sociales et fiscales. Et parmi la fraude sociale, il y
aura des éléments qui concerneront des versements de prestations, etc… lorsque
tout ça n'est pas vérifiable ou contrôlable. Et lorsqu'il y a des processus
frauduleux. Et puis, il y aura la loi sur l'immigration qui est indépendante de
ces deux volets et qui permettra d'aborder d'autres…
Bastien AUGEY
D'accord, mais c'est une explication que vous donnez, vous
ne nous citez aucune provenance géographique. C'est un choix politique de la
part de Bruno LE MAIRE de citer spécifiquement le Maghreb, est-ce que c'est le
choix, les mots du Gouvernement ?
Olivier VÉRAN
Moi, je crois que Bruno LE MAIRE répond à une question
spécifique sur le Maghreb, lorsqu'il intervient.
Bastien AUGEY
C'est votre position aussi, la manière dont il l'a dit ?
Olivier VÉRAN
Non, non. Je vous dis juste que le Maghreb intervient
d'abord dans la bouche du journaliste qui l'interroge, que dans la bouche du
Ministre.
Pierrick BONNO
Bonjour Monsieur le Ministre, Pierrick BONNO pour RFI. Deux
questions. Sur le fonds Marianne d'abord, les révélations s'accumulent ces
derniers jours. Quelle est la réaction du Gouvernement ? Et sur le Soudan,
quelle est la position de la France ? Et est-ce que des évacuations de
ressortissants français sont prévues dans les prochains jours et les prochaines
heures ?
Olivier VÉRAN
Alors, sur la question du fonds Marianne, j’ai eu plusieurs
fois l'occasion de le dire, encore hier. Il y a une enquête qui a été ouverte,
avec l'Inspection générale des affaires sociales, pour déterminer en
transparence comment les fonds ont été recueillis, distribués, utilisés ? Et il
y a également une saisine du procureur de la République, au titre de
l'article-40, qui doit décider maintenant s'il se saisit effectivement pour
ouverture d'une enquête judiciaire. Donc on attend la transparence, ce qui est
normal. Sur la question du Soudan, la France tient évidemment à exprimer sa
consternation, parce que vous faites allusion au décès de plusieurs
responsables humanitaires du Programme mondial PAM, alimentaire mondiale PAM,
et de l'ONG Relief International, dans des affrontements qui ont eu lieu au
Soudan. Nous sommes évidemment inquiets face aux affrontements en cours depuis
le 15 avril qui ont entraîné la mort, déjà, d'une centaine de civils ainsi que
de plusieurs travailleurs humanitaires. Nous réitérons tout d'abord notre appel
à tout mettre en œuvre pour faire cesser les combats et prévenir toute
escalade. Et par ailleurs, nous réitérons aussi notre appel aux commandants de
l'armée et des Rapid Support Forces à cesser les combats. Nous appelons
également au plein respect de la protection due au personnel humanitaire,
évidemment, conformément au droit international.
Journaliste
Bonjour Monsieur le Ministre. (Inaudible) pour France Info.
Sur le rapport France Travail qui est remis aujourd'hui. Est-ce que, d'abord
première question, est-ce que ça correspond aux pistes qui étaient envisagées
jusque-là par le Gouvernement ? Et deuxième question : comment vous réagissez aux critiques qui sont
déjà émises sur le conditionnement du RSA à des heures de travail, à des heures
de formation, comme on a pu voir la réaction de Stéphane TROUSSEL, le président
du conseil départemental de Seine-Saint-Denis ?
Olivier VÉRAN
Alors, sur tout ce qui va concerner France Travail, je l’ai
dit, c'est un des gros objets politiques des prochaines semaines, des prochains
mois et donc tout ce qui va être déclinaisons de ce que nous comptons faire,
tout ça, je le laisse évidemment à la Première ministre, puisqu’elle aura
l'occasion de s'exprimer. Sur la question du RSA, peut-être réexpliquer la
philosophie parce qu'on n'a pas encore vraiment dit ce qu'on voulait faire,
mais on voit déjà que les procès caricaturaux ont commencé. On peut le prendre
de deux aspects, sur le sujet du RSA. On peut prendre un aspect qui consiste à
dire qu’il faut que le travail paye et qu’il fait qu’il y a beaucoup de gens
qui, aujourd’hui, bien qu’ils aient un emploi, ont des revenus qui sont à peine
supérieurs à ceux qui bénéficient de plusieurs minimas sociaux et qui estiment
que le travail doit payer davantage, mais on peut le prendre aussi sous l’angle
du fait que quand vous vivez avec le RSA et des minimas sociaux aujourd’hui, vous
ne vivez pas bien en fait. Et beaucoup de bénéficiaires du RSA que je
rencontre, parfois des femmes qui élèvent seules leurs enfants, sont dans des
situations de grande détresse financière, très grande détresse financière. Avec
parfois d’ailleurs des idées reçues qui sont même partagées par des
bénéficiaires du RSA. J’entends encore ce discours qui consiste à dire : « mais
vous savez, si je devais prendre un travail, j’aurais moins de temps avec mes
enfants et je perdrais des prestations des aides sociales, je ne gagnerais pas
beaucoup plus ». En réalité, si, justement avec la prime d’activité, avec tout
ce qui a été mis en place depuis 6 ans, le travail paye davantage dans notre
pays et il y a un vrai décalage qui se fait. Après, vous avez des gens qui sont
au RSA, quelles que soient les raisons pour lesquelles ils sont au RSA,
parfois, des désinsertions professionnelles, parfois des difficultés de la vie
auxquelles les gens ont pu faire face et qui sont, entre guillemets, en cours
de réparation, c'est-à-dire qu’ils ne vont pas bien, qu’ils ont parfois un
impact psychologique important et qu'il faut accompagner de manière très
poussée. Des associations le font. Les organismes d'Etat le font pour justement
leur permettre d'être à nouveau en situation de pouvoir prendre un emploi ou
une formation. Et puis, vous avez des gens qui sont au RSA depuis parfois des
années. Ce mécanisme de réparation, il a été fait, mais il faut leur remettre
le pied à l'étrier. Et en fait, la première des solidarités, c'est l'emploi. Et
je suis désolé, mais je réponds volontiers à Stéphane TROUSSEL, que je connais
bien, pour qui j'ai de l'amitié et qui le sait, que regarder quelqu'un qui est
au RSA depuis 5 ans, qui vit avec 600 ou 700 balles par mois, en cumulant
toutes les aides sociales, c'est-à-dire qui ne vit pas bien avec des enfants,
en lui disant : « écoutez, on ne va pas
vous pousser à prendre un travail ou une formation ». Non, je suis désolé, ce
n'est pas ça. Et d'ailleurs, quand on est de gauche, on veut faire en sorte que
les gens s'en sortent par le travail. Et je le redis, c'est de notre volonté
que d'accompagner tous ceux qui le peuvent, de manière plus active, oui, parce
qu'il y a trop de gens aujourd'hui qui n'ont pas d'emploi, alors
qu'aujourd'hui, on peut trouver de l'emploi dans notre pays. C'est une vraie
différence par rapport à il y a 10 ans.
Journaliste
Bonjour Monsieur le Ministre, (inaudible) de CNN. Depuis
l'allocution du président de la République, on a vu sortir beaucoup de sondages
de nos confrères qui disent, pour la plupart, que les Français ont une réaction
assez négative de ce que le Président de la République a dit. Jugez-vous, selon
le Gouvernement, est-ce que l'allocution était efficace et utile ?
Olivier VÉRAN
La parole du Président était très attendue.
Journaliste
Et si oui, dans quel sens ?
Olivier VÉRAN
L'allocution du président de la République, elle était très
attendue. Pour preuve, plus de 15 millions de Français étaient derrière leur
poste de télévision, ce qui est un score en termes d'audience, ce qui est tout
à fait conforme à ce qu'on a l'habitude de constater dans ce type de grands
moments. Elle était attendue en sortie de la séquence des retraites. Elle était
attendue aussi face au désordre et au déséquilibre du monde auquel nous faisons
face. Et le président de la République a pu rappeler quels étaient ses grands
objectifs en matière de travail, je l'ai dit, des progrès pour tous les
Français et d'ordre. C'est ce triptyque que nous voulons décliner dans les
semaines et dans les mois à venir. Oui, si vous me posez la question à moi, je
vous dirais et en sincérité que l'intervention, elle était nécessaire. Elle a
été accueillie correctement et par ailleurs, elle va être suivie maintenant de
déplacements sur tout le territoire pour pouvoir décliner et donner à voir ce
qui a changé et ce qui va changer dans la vie des Français.
Journaliste
Et donc, comment pourriez-vous expliquer cette réaction
négative ? Désolé.
Olivier VÉRAN
Pardon ?
Journaliste
Comment pourriez-vous expliquer ces réactions assez
négatives ?
Olivier VÉRAN
Je ne commenterai pas, pardon, des enquêtes d'opinion qui
suivent une allocution du Président. Vous savez, je m'intéresse à ce qui change
la vie des gens. La vie des gens, elle n'est pas changée par une enquête
d'opinion. La vie des gens, elle est changée quand ils emmènent leurs enfants à
l'école et qu'il y a un prof dans la salle de classe qui est heureux
d'enseigner. La vie des gens est améliorée, quand ils sont malades, ils peuvent
trouver un médecin ou un infirmier ou un pharmacien. La vie des gens est
améliorée quand ils n'ont pas la trouille de sortir dans la rue parce qu'ils
ont la peur de se faire agresser. La vie des gens, elle est améliorée quand ils
ne sont pas harcelés la nuit par des rodéos urbains. La vie des gens, elle est
améliorée quand ils ont le sentiment, quand ils vont travailler, qu'ils sont
respectés pour le travail, accompagnés, et qu'ils savent pourquoi ils se lèvent
le matin. Et c'est ça notre feuille de route. Ce n'est pas les commentaires.
Journaliste
Merci beaucoup.
Sami SFAXI
Monsieur le ministre, Sami SFAXI à nouveau pour BFM TV.
Juste deux petites questions encore sur la question des retraites. Vous nous
avez expliqué que tout serait prêt à partir du 1ᵉʳ septembre. Les agents de la
fonction publique nous ont expliqué, eux, que c'est impossible que tout soit
prêt à partir du 1ᵉʳ septembre. Quelle est votre position là-dessus ?
Olivier VÉRAN
Je vous redis volontiers, pardon, sur cette question, je
vous laisserai poser la deuxième, que la loi s'applique à compter du 1ᵉʳ
septembre, et ensuite, vous avez des décrets d'application qui vont être
cadencés dans la durée. Mais, la date d'application de la loi, c'est bien le
1ᵉʳ septembre, avec des éléments de la loi qui s'appliqueront plus tard, ne
serait-ce que la progressivité de l'allongement de la durée de travail. Je le
répète bien volontiers d'ailleurs, on ne va pas passer en septembre de 62 à 64
ans. C’est à raison de 3 mois par an. Et donc, à la fin du quinquennat, on sera
à un âge légal de 63 ans. Et donc tout cela va s’appliquer de manière
progressive.
Journaliste
Et alors la deuxième question bonus : sur Laurent BERGER,
juste pour revenir sur Laurent BERGER, cela a été très compliqué entre le président
et Laurent BERGER ces dernières semaines. Question assez directe : est-ce que
son départ vous arrange et est-ce que finalement vous avez été informé de ce
calendrier et peut-être de sa succession ?
Olivier VÉRAN
Alors, encore une fois,
le Gouvernement n’a pas à commenter, d’aucune manière, le choix d’un
dirigeant d’un syndicat de quitter la direction du syndicat. J’ai eu l’occasion
de saluer l’action et de rappeler qu’on a fait aussi beaucoup de choses
ensemble au-delà des difficultés qu’on a eues à se retrouver sur la question de
l’âge de départ à la retraite. Voilà, je n’ai pas grand chose à rajouter de
plus.
Journaliste
Une dernière question sur le pacte de la vie au travail : le
président a évoqué un horizon à la fin de l’année 2023. Le président du Medef,
à la sortie de sa réunion hier avec le président de la République, a, lui, dit
qu’il prendrait, enfin les partenaires sociaux prendraient le temps qu’il faut.
Est-ce que l’horizon de la fin d’année est confirmé, maintenu par le Gouvernement
? Merci beaucoup.
Olivier VÉRAN
D'abord, le président de la République n'a pas dit que la
totalité de toutes les transformations dans le monde du travail devraient être
abouties, finalisées, terminées, opérationnelles en quelques mois. Ce qu'il
souhaite, c'est que, sans délai, nous engagions la réflexion, la discussion, le
dialogue pour que ça change vite dans la vie des gens et que les changements
soient visibles. Et donc, s'il y a des éléments qui prennent davantage de
temps, ça prendra davantage de temps. Mais ce qu'on veut, c'est ne pas perdre
de temps pour effectivement aborder l'ensemble des problématiques qui
concernent le travail. Je ne sais pas si je suis... Et d'ailleurs, c’est ce
qu'a dit après Geoffroy ROUX DE BÉZIEUX dans la conférence de presse en disant
“On a bien compris que tout ne serait pas fait en trois mois, mais par contre
il fallait que, dans les trois mois qui viennent, on soit capable déjà de
mettre beaucoup de choses sur la table.”
Journaliste
Mais du coup à quoi correspond l'horizon de fin d'année ?
Olivier VÉRAN
Bah vous aurez probablement à la fois des mesures
réglementaires qui pourront déjà être adoptées et probablement aussi des
mesures d'ordre législatives, lorsque c'est nécessaire, qui le seront. Mais
encore une fois, retenez le volontarisme. Le volontarisme, c'est quoi ? C’est :
on ne perd pas de temps pour améliorer le quotidien des Français et vraiment
c'est ce qu'ils attendent de nous. Donc, on veut être efficaces, mais dans le
calme. Dernière, dernière, dernière question…
Journaliste
Petite question. Je voulais rebondir sur la question de ma
consœur sur l'initiative de Carrefour, qui en fait concerne un jour par mois
plutôt des femmes atteintes d'endométriose. Donc c'est un sujet… Et il y a des
conditions assez restrictives. Par ailleurs, ça pose des questions de vie
privée et de secret professionnel. Donc, je repose la question : le groupe
écologiste à l'Assemblée envisage de déposer une proposition de loi en mai sur
le congé menstruel. Est-ce que le Gouvernement serait prêt à négocier, à en
discuter, éventuellement soutenir ce type de proposition de loi ?
Olivier VÉRAN
Alors, je vous dis que je n’ai pas la position
gouvernementale sur cette proposition parlementaire, donc je ne peux pas vous
donner cette position. S'agissant de l'endométriose, c'est le président de la
République qui a pris à bras le corps et pour la première fois — je crois que
c'est le premier dirigeant européen d'ailleurs à le faire — avec une
stratégie nationale de l'endométriose, que j'ai eue l'honneur de conduire
lorsque j'étais en responsabilité des questions de santé dans notre pays, et
qui permet justement de reconnaître l'impact de l'endométriose dans le
quotidien de trop nombreuses femmes dans notre pays, avec une maladie, donc,
qui a encore beaucoup de mystères, notamment en termes de traitement et de
capacité à soulager les femmes. Donc, tout ce qui va aller dans le sens
d'accompagner des personnes qui sont atteintes de maladies chroniques et qui,
du fait de leur maladie, ne sont pas en état de pouvoir travailler
nécessairement tous les jours, eh bien, tout ce qui va être… Moi, j'appelle ça
des mesures sociales. Après, il faut regarder comment les choses s'appliquent
effectivement. Vous parlez du secret médical, à raison, mais ça peut être
quelque chose de déclaratif. Personne ne sera contraint de déclarer à son
patron qu'il est atteint de telle ou telle maladie.
Journaliste
Mais justement, est-ce qu'il n'y a pas un besoin de
légiférer ? Ou… Enfin, vous avez l'air de dire qu'on peut faire confiance aux
entreprises, mais est-ce qu'il n'y a pas un sujet délicat pour les personnes
concernées d'aller dire à leur DRH ou à leur patron qu'elles doivent poser des
jours ?
Olivier VÉRAN
Je suis porte-parole du Gouvernement, donc je peux vous
porter la parole du Gouvernement lorsqu'elle est déjà, lorsque la position est
déjà établie. J'ai un avis personnel sur la question, mais ce n'est pas le
lieu, honnêtement.
Journaliste
Une toute dernière.
Olivier VÉRAN
Je ne sais pas pourquoi j'en étais à peu près sûr…
Journaliste
On a une question spécifique qui concerne Mayotte et
l'opération - pardonnez-moi pour la prononciation si ce n'est pas la bonne -
mais Wuambushu, qui est censé débuter en fin de semaine et qui prévoit des
expulsions d'étrangers en situation irrégulière vers les Comores. Est-ce que
vous pouvez nous donner des détails sur cette opération et qu'est-ce que vous
répondez, notamment au gouvernement des Comores, qui dénonce une violence, un
risque de violence dans la région ? Je vous remercie.
Olivier VÉRAN
Là, on est dans une question purement diplomatique, donc, ce
n'est pas le lieu pour vous répondre. Je suis désolé, mais on peut vous mettre
en lien avec le Quai d'Orsay.
Journaliste
C'est aussi une question de ministère de l'Intérieur et
d'ordre public sur le territoire…
Olivier VÉRAN
C'est aussi une question diplomatique. Vous avez cité
vous-même un gouvernement d'un Etat…
Journaliste
Alors sur la partie française, est-ce que vous pouvez…
Olivier VÉRAN
Je préfère, encore une fois, que les bons interlocuteurs
vous répondent sur cette question.
Journaliste
Merci.
Olivier VÉRAN
Je n’utilise pas souvent de jokers. Sur la diplomatie, si,
c'est important.
Journaliste
Merci.
Olivier VÉRAN
Merci beaucoup.