Manuel Valls s’est rendu en Suède les 17 et 18 septembre derniers. Cette visite officielle a été l'occasion de revenir, avec son homologue Stefan Löfven, sur la crise migratoire que traverse l'Europe et de rencontrer la communauté d'affaire suédoise.
Après avoir évoqué la crise des réfugiés et les solutions que devait apporter l'Europe, lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue suédois, Manuel Valls a rappelé que la France "prendra sa part" en accueillant plus de 30 000 personnes. Cette visite officielle a également été l’occasion d’une rencontre avec les acteurs économiques suédois sur le thème de l’Europe, de l’innovation et de la croissance.
Réfugiés : "la solidarité n'est pas à la carte"
S’exprimant sur l’urgence de l’accueil des réfugiés, le Premier ministre a rappelé que la seule réponse possible à cette crise est "européenne et globale" . Et qu’au contraire "aucune solution durable ne pourra venir du repli, et des égoïsmes nationaux" . Partageant les mêmes objectifs, les deux chefs de Gouvernement ont affirmé la nécessité d' "une réponse européenne forte, sérieuse, basée sur nos valeurs, le respect du droit d'asile, le respect de ceux et de celles qui fuient la guerre, la torture, les persécutions" .
30 700, La France accueillera 30 700 réfugiés en deux ans conformément à l'accord européen.
Manuel Valls a également expliqué qu'il fallait organiser l'accueil des réfugiés à partir des centres d'accueil et d'identification aux frontières (hotspots) dans les pays de première entrée : l'Italie, la Grèce et la Hongrie. Insistant sur la nécessité d' "un processus de répartition équitable des réfugiés entre tous les États membres" , il a réaffirmé que la France "prendra sa part" en accueillant plus de 30 000 personnes. Le Premier ministre a salué la capacité de la Suède " à gérer ce flux mais avec des valeurs, avec une volonté d'accueillir dans les meilleures conditions possibles" et rappelé que "chaque migrant doit être traité avec humanité et respect" . Manuel Valls s'est par ailleurs rendu dans une école de la capitale suédoise pour rencontrer des réfugiés mineurs et leurs enseignants.
"La France avance, venez investir !"
Rappelant les grandes réformes structurelles, engagées depuis 2012, Manuel Valls a dressé, devant les chefs d'entreprise suédois, le portrait d’une France qui bouge pour les convaincre d'investir en France. " Nous réformons sans relâche. Et ces réformes commencent à porter leurs fruits ", a-t-il expliqué.
Il a d’ailleurs qualifié la Suède de "source d’inspiration" en saluant son "modèle social" , sa "culture de la cogestion et du dialogue dans l'entreprise" , ses "politiques qui combinent flexibilité et sécurité " et "la préservation d’un haut niveau de solidarité" . "L’enjeu, pour la Suède comme pour la France, c’est de mener les réformes alliant efficacité économique et progrès social" , a-t-il ajouté.
12e, Avec plus de 200 entreprises suédoises implantées sur son territoire, la France est la 12e destination pour les investissements directs étrangers (IDE) suédois.
Réduire le déficit public, restaurer la compétitivité des entreprises et réformer le marché du travail sont autant de chantiers qui montrent que la "France est bien loin de l’image d’une société entravée dans ses conservatismes" . Avec plus de 200 entreprises suédoises implantées sur son territoire, la France est la 12e destination pour les investissements directs étrangers (IDE) suédois. Les investissements suédois sont importants notamment dans l'automobile avec le grand projet industriel de fusion entre Volvo Groupe et Renault véhicules industriels. Fort de ce potentiel de 100000 emplois directs en France, le Premier ministre souhaite nouer de nouveaux partenariats en mettant en avant la qualité de notre main-d’œuvre et de nos infrastructures. Pour sa part, la France est le 9e employeur étranger en Suède, avec près de 400 filiales présentes en 2013 employant au total un peu plus de 40 000 emplois directs.
"Jag älskar företag"
("J'aime les entreprises")
"Jag älskar företag" ( "J'aime les entreprises" ), a déclaré Manuel Valls en suédois. La baisse des cotisations et de la fiscalité doivent permettre aux entreprises d’investir à nouveau, d’innover et d’embaucher. "Le coût du travail dans l'industrie est désormais moins élevé en France qu'en Allemagne. Le taux de marge des entreprises est en forte progression. Et donc, la confiance revient : le nombre d'investissements directs étrangers a bondi de 8% en 2014, après trois années de stagnation. Le résultat, c'est la croissance qui repart, elle dépassera 1% cette année, et probablement 1,5 % en 2016" , a-t-il souligné.
Le Premier ministre a également mis en avant les nombreux atouts dont dispose la France parmi lesquels "une main-d'oeuvre de qualité, des infrastructures nombreuses et un cadre de vie agréable" .Et de conclure: "venez investir en France, venez-vous y installer! C’est le moment. La France avance, la France innove, les start-up fourmillent! Et nous sommes toujours prêts à accueillir de nouveaux talents" .