Élisabeth Borne
[Nous sommes ici] pour
faire le point sur les résultats du trimestre anti-inflation. Depuis des mois,
les Français sont confrontés à des hausses de prix. Cela a d'abord été le cas
sur l'énergie, et là, le Gouvernement a mis en place des aides massives, sur
les carburants avec la remise à la pompe, avec aujourd'hui l'indemnité
carburant-travailleur et puis aussi sur le gaz et l'électricité, avec le
bouclier tarifaire, qui ont permis de limiter à 15 % la hausse des factures
alors qu'elles auraient dû doubler.
Ces mesures sur l'énergie
ont permis de contenir l'inflation dans notre pays, mais les Français font
aussi face à des hausses de prix importantes sur l’alimentation et les
produits d'hygiène. Ils le voient à chaque fois qu'ils font leurs courses, et
l'on pouvait aussi craindre, avec la fin des négociations commerciales au 1er
mars, une très forte augmentation des prix au cours du mois de mars - certains
nous disaient + 20, + 30, + 40 % - donc c'est pour cela que nous avons demandé
aux distributeurs de mettre en place ce trimestre anti-inflation. Le principe
est simple : c'est que chaque enseigne définit une large liste de produits sur
lesquels ils s'engagent à prendre sur leurs marges pour protéger le pouvoir
d'achat des Français.
Ce que l'on voit
aujourd'hui, c'est que pour toutes les enseignes qui se sont engagées dans ce
trimestre anti-inflation, sur les produits qui sont dans le panier
anti-inflation, les prix ont baissé de 5 % en moyenne. Et sur certaines
enseignes, comme Système U où nous sommes aujourd'hui, c'est même 7 %. Sur les
produits de grande consommation en général, la hausse est de 2,5 % au mois de
mars. Donc on voit que grâce à ce trimestre anti-inflation, avec cet engagement
des distributeurs à rogner sur leurs marges pour protéger le pouvoir d'achat,
on a pu éviter cette flambée des prix de l'alimentation et des produits
d'hygiène.
Peut-être dire aussi qu'on
a eu ce matin les chiffres de l'INSEE sur l'inflation au mois de mars. Cette
inflation va conduire à une revalorisation du SMIC au 1er mai d'un peu plus de
2 %. Donc le SMIC aura augmenté de 6 % sur un an. Mais c'est important, aussi,
pour les salariés qui sont un peu au-dessus du SMIC, qu'ils puissent avoir une
augmentation de salaire. Donc moi, j'invite toutes les branches
professionnelles et toutes les entreprises qui le peuvent, à se mobiliser,
aussi, pour répondre à cette première préoccupation des Français qu'est le
pouvoir d'achat, et donc à renégocier au plus vite leurs grilles salariales.
Les entreprises peuvent se saisir aussi des primes de pouvoir d'achat, des
primes défiscalisées, pour répondre à cette préoccupation du pouvoir d'achat.
Je pense que c'est
important que chacun agisse. Le Gouvernement l'a fait sur l'énergie, les
distributeurs le font en rognant sur leurs marges et les employeurs
doivent aussi répondre à cette préoccupation du pouvoir d'achat des Français.
Question
Est-ce qu'on sait
aujourd'hui si on a atteint le pic de l'inflation, et si les prix devaient
monter encore dans les semaines, les mois qui viennent, est-ce que vous appelez
les distributeurs à prolonger leurs efforts ?
Élisabeth Borne
Ce trimestre
anti-inflation est prévu jusqu'au 15 juin. D'ici-là, on attend que la baisse
qu'on constate aujourd'hui sur les matières premières puisse se répercuter sur
les prix pour les consommateurs. C'est pour cela que la ministre Olivia
Grégoire et que Bruno Le Maire, ministre de l'Économie, ont écrit à ces industriels
pour leur demander de renégocier les prix avec les distributeurs pour que les
consommateurs puissent bénéficier de cette baisse des prix des matières
premières.
Bien sûr, on le vérifie.
Les services de contrôle du ministère de l'Économie vérifient que les
promotions sont bien réelles, que les distributeurs ont bien baissé leurs
marges sur les produits qui sont étiquetés, et puis on vérifie aussi qu'ils ne
l'ont pas fait au détriment de leurs fournisseurs, et que c'est bien sur leurs
propres marges qu'ils ont rognées pour protéger le pouvoir d'achat des
Français.