Une menace pour l'irak, le monde et la France
Daech "est une triple menace" a expliqué Manuel Valls devant les députés, "pour l’Irak, pour le monde et pour la France." Le Premier ministre a rappelé que "depuis la chute de Mossoul, en juin dernier, Daech contrôle près du tiers du territoire irakien. Il maitrise les points de communication et les axes stratégiques. Il a accumulé d’immenses richesses lui permettant de recruter et de payer des supplétifs venant des quatre coins du monde, d’Europe, et de France. Aujourd’hui, la stabilité de l’Irak est menacée. Son existence même est en danger."
"Jamais notre pays n'a eu à affronter un tel défi en matière de terrorisme" a tenu à dire Manuel Valls en précisant qu' "il ne s'agit pas de faire peur. Mais de dire la vérité". La lutte contre le terrorisme doit donc également se faire sur notre sol et, pour cela, "il nous faut être implacable". C'est le sens des quatre principaux objectifs du projet de loi adopté le 18 septembre par l'Assemblée nationale, a-t-il rappelé.
Une intervention à la demande de l'irak
Concernant l'intervention militaire de la France en Irak, le Premier ministre a tenu à préciser que le gouvernement irakien avait fait appel à l'aide française. "C’est notre devoir de l’entendre. Aider l’Irak, éviter sa désintégration, c’est aussi éviter une déstabilisation massive de la région". Manuel Valls a précisé que la France agissait "en conformité avec la Charte des Nations Unies, car tout État peut demander souverainement à un autre de lui porter assistance", et expliqué qu' "aider l’Irak, c’est protéger la France, c’est agir pour notre sécurité nationale". Répondre à cette demande de soutien des autorités irakiennes c'est "affaiblir l’organisation terroriste Daech", a-t-il affirmé.
L'engagement militaire de la France se traduit par des opérations aériennes sur le territoire irakien. "Nous n’engagerons en revanche pas de troupes françaises au sol. Nous resterons impliqués, le temps nécessaire, jusqu’à ce que l’armée irakienne ait retrouvé la supériorité face à Daech", a déclaré le Premier ministre. Mais "nous n’agissons pas seuls" a-t-il rappelé. "L’action de la France s’inscrit dans le cadre d’une coalition politique et militaire", a-t-il ajouté.
"Je veux exprimer, à travers la représentation nationale, tout le soutien de la Nation aux militaires engagés dans l’opération Chammal", nom de code de l'intervention française en Irak, a déclaré Manuel Valls. "Le moment est venu, à nouveau, de faire corps derrière les armées françaises et de nous rassembler, de faire preuve d’unité. Et je ne doute pas que ce sera le cas", a-t-il poursuivi.
Daech "est une insulte à l'islam"
Le Premier ministre a qualifié le groupe Daech de "terroristes [qui] ne connaissent pas de limite à l’horreur. Une horreur qu’ils propagent dans le monde entier par le biais d’Internet." "Daech, c'est l’acronyme de la terreur" a-t-il ajouté. "Lutter contre Daech, c’est combattre une organisation dont l’appellation "État islamique" constitue un double mensonge. Elle n'a rien d'un État et ne représente en rien l'Islam. C’est un rassemblement d’assassins, pour qui la vie humaine est sans valeur." Manuel Valls a tenu à rappeler que "ce groupe, comme l’ont exprimé les plus hautes autorités de l’Islam, est une insulte à cette religion". "La France fait clairement la distinction entre l’Islam qui est la deuxième religion de France […] et l’islamisme dont son prolongement terroriste, le djihadisme, n’est qu’un message violent, perverti et contraire aux valeurs universelles de l’Islam", a souligné avec force le Premier ministre.
"Daech est né dans le chaos syrien. Il a prospéré avec la complicité du régime de Damas et s’est nourri de l’inaction de la communauté internationale. Mais Daech ne s’arrêtera pas à l’Irak" a expliqué le chef du Gouvernement. Concernant la Syrie "où le régime de Bachar Al-Assad continue de semer le chaos qui profite au terroristes", Manuel Valls a expliqué que la "France était prête à prendre ses responsabilités, il y a un an, lorsque les preuves d’un usage des armes chimiques par Assad, contre son propre peuple, ont été rassemblées. Nous n’en serions certainement pas là, en Syrie, si la communauté internationale était alors intervenue". "Bachar Al-Assad ne peut absolument pas être un partenaire dans la lutte contre Daech" a-t-il précisé.